Stardust Crusaders - JoJo's Bizarre Adventure, Partie 3 par Ninesisters
Petit rappel avant d’entrer dans le vif du sujet. Jojo’s Bizarre Adventure est des sagas les plus fameuses de l’histoire du manga. Débutée en 1986, elle s’étend sur plusieurs saisons, chacune suivant les aventures d’un descendant de la famille Joestard à travers les époques (même si les deux dernières séries en date rompent un peu avec ce principe).
En France, c’est un peu compliquée. Le premier éditeur a abandonné son activité manga après avoir terminé la 4ème saison, un autre a ensuite pris le relais avec les saisons 5 puis 6 mais sans rééditer les précédentes, craignant de ne pas rentrer dans ses frais. Une fois que le temps eut passé, il décida de lancer simultanément la saison 7 et la saison 3, dont il sera question ici.
Pourquoi la saison 3 et non la toute première ? La question est légitime, mais s’explique par une des nombreuses particularités de Jojo’s Bizarre Adventure ; en effet, non seulement il s’agit de la préférée de nombreux lecteurs, mais c’est aussi celle qui pose définitivement les bases de cet univers, et son élément sans doute le plus emblématique : le Stand. En gros, le Stand est à Jojo’s Bizarre Adventure ce que le Nen est à Hunter X Hunter. Auparavant, les personnages combattaient avec une autre technique, appelée l’Onde.
A priori, Stardust Crusaders fait figure de suite logique de la saga, mais concrètement, ses enjeux sont extrêmement aisés à comprendre : Dio est l’ennemi de la famille depuis une centaine d’années, et il faut lui péter la gueule.
Ce manga s’articule à la fois comme un voyage du Japon jusqu’en Égypte, et comme une succession d’affrontements. Mais pas nécessaire une succession de combats, chaque Stand possédant des attributs qui lui sont propres, et allant amener une confrontation qui ne ressemblera pas à la précédente. La diversité des Stands et leurs techniques particulièrement recherchées, voilà sans doute le premier point fort de ce manga. L’auteur possède un talent affolant pour donner à ses protagonistes des pouvoirs uniques et qui ne vont pas forcément de soi, liés à des règles précises qu’il faudra surmonter. Ainsi, si la structure global du récit est parfaitement convenue, le titre lui-même propose une originalité bienvenue et se réinvente sans cesse à travers ses Stands.
L’autre point fort de cette saison, ce sont les personnages. Soyons honnête, ceux de Golden Wind et de Stone Ocean n’étaient pas toujours bien intéressants, au point que nous puissions parfois nous foutre de ce qui pouvait bien leur arriver. Avec Stardust Crusaders, les protagonistes sont tantôt effrayants, impressionnants, attachants, amusants, autant dire qu’aucun ne laisse indifférent, même ceux qui disparaissent rapidement de l’intrigue. Sans parler de ce monstre de charisme qu’est Jotaro Kujo, le héros, dont la silhouette reconnaissable entre mille est devenue le symbole de la série, et figure seule (avec son Stand) sur la jaquette du dernier jeu PS3 consacré à la licence (alors qu’il couvre 7 saisons).
Stardust Crusaders part d’une base d’une simplicité confondante – beaucoup plus que la première saison – mais polie à l’extrême et magnifiée par un auteur en état de grâce. Avec ses personnages inoubliables et ses duels toujours plus palpitants, il génère un titre passionnant de bout-en-bout, qui sait aussi proposer une bonne dose d’humour et de drame. Ce titre justifie à lui-seul tout l’engouement autour de Jojo’s Bizarre Adventure – qui fêtera bientôt ses 30 ans – et constitue la porte d’entrée idéale dans son univers. Immanquable, cela va sans dire.