Les chiens n’ont parait-il qu’une mémoire à court terme. Aussi la petite Sophie ne souvient plus très bien de comment elle est arrivée dans cette nouvelle maison. Pourtant si les nombreux chiens déjà dans la maison lui souhaitent la bienvenue et lui disent à quel point le maître est gentil, une chose est sûre pour Sophie : elle a déjà une maîtresse ! Le souvenir est flou mais elle est en certaine. Comment, donc, a-t-elle pu atterrir ici ? Et plus elle insiste et se questionne, plus les autres chiens commencent à se rappeler que, eux aussi, ils ont eu une maîtresse avant le maître.
Ainsi commence le nouveau thriller graphique de Tony Fleecs et Trish Forstner. Car oui, la dessinatrice a beau proposer un dessin très lisse et rond dans la veine d’un Disney comme Oliver et Compagnie, nous sommes bien dans un thriller ! Et les auteurs jouant sur ce décalage et un point de vue à hauteur de chien pour créer le malaise et faire monter la tension dans cette maison où la quête de la mémoire cède vite le pas à l’urgence et à l’effroi. Car plus le voile se déchire, plus l’atmosphère devient irrespirable pour Sophie et ses compagnons.
Stray Dogs se révèle donc être un bon thriller en huis-clos avec un point de vue et un traitement pour le moins original qui fonctionne très bien même si on peut déplorer que la lecture soit assez rapide d’autant plus que la seconde partie de l’édition française composée d’histoires courtes sur les autres chiens de la série est assez anecdotique.
Petit bonus amusant pour finir : Panini a rassemblé dans les dernières pages du livre, tous les visuels que les auteurs se sont amusé à faire en mélangeant les personnages de Strays Dogs à des œuvres iconiques de la pop culture et du cinéma. On y retrouve pêle-mêle des détournements des affiches de Shining, Ça, l’Exorciste, Le Silence des Agneaux ou encore Seven.