Pétard mouillé
Attention, spoilers. Superior Spider-Man commençait très bien : l'inversement des rôles, la nouvelle psychologie de Spider-Man s'entrechoquant avec la vie de Peter Parker, son côté Punisher...
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le 5 janv. 2019
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Attention, spoilers.
Superior Spider-Man commençait très bien : l'inversement des rôles, la nouvelle psychologie de Spider-Man s'entrechoquant avec la vie de Peter Parker, son côté Punisher détruisant totalement les idéaux du véritable tisseur, et cette générosité dans les combats et la violence bien esthétisée (les dessins sont globalement très beaux), les premiers tomes avaient tout pour plaire. Leur écriture n'avait rien à envier aux très bons comics habituels du personnage, et ce nouveau prisme idéologique leur offrait un intérêt renouvelé.
On se surprend rapidement à s'attacher beaucoup aux nouveaux personnages, à pester sur la nouvelle vie de Parker, tout en se demandant constamment comment le journaliste, en revenant, règlera tout cela; voilà aussi une question qui marque ce run : comment Peter pourrait-il revenir d'entre les morts si toutes ses tentatives se concluront par de cuisants échecs? Nous y reviendrons plus tard.
Outre cela, c'est face à une menace tapie dans l'ombre que ce Spider-man Supérieur se dresse inconsciemment, pensant pouvoir annihiler le crime en l'assassinant simplement, et sans jamais se rendre compte que ce seront ses actes meurtriers qui provoqueront l'avènement d'un nouveau Bouffon, plus violent et mieux organisé que précédemment. De grands pouvoirs impliquant de grandes responsabilités, les conséquences de sa justice ultra-violente ne pourront être que disproportionnées; à la situation de s'empirer toujours plus, amenant notre anti-héros vers cette fameuse déchéance propice à la conclusion du run et au retour de Parker.
Mais c'est là que le bat blesse : plutôt qu'en six tomes, et face à un Superior Venom visiblement plus utile pour balancer des Deus Ex Machina que pour approfondir la personnalité de ses protagonistes, l'ultime volet de la saga du Spider-Man d'Octopus semblera s'être rendue compte du grandiose de son intrigue, et face à l'impossibilité de conclure pareille histoire en si peu de tomes, se sera finalement réduite à un pétard mouillé avec l'utilisation d'une facilité scénaristique de plus, ramenant cette fois un Parker qui ne serait, comme par hasard, jamais parti de l'esprit d'Otto Octavius.
On se demande finalement pourquoi le lecteur ne l'aurait pas vu plus tôt si son ennemi ne peut pas se rendre compte de sa présence quand il réfléchit au plan pour redevenir celui qu'il était; à Octavius de se rendre compte au dernier moment du retour de Parker et, devant les responsabilités démesurées de ses actes ultra-violents, d'abandonner bêtement la peau du tisseur, lui qui, six tomes durant, aura démontré qu'il excellait lors des défis, et que son égo ne pouvait laisser son ennemi l'emporter.
A bas toute la psychologie apportée depuis le début du run, à bas la logique des retournements de situation crédibles, et tentons de faire passer la pilule le plus doucement possible; la série s'éternisant sûrement trop pour la production, l'abréger semblait, dans leur tête, ne poser aucun problème dans l'imaginaire des lecteurs. Et même si ce run de deux ans commençait très bien, qu'il était divertissant au possible, il aura suffit d'une conclusion bâclée pour faire baisser toute la qualité de l'intrigue globlale. Dommage, Dan Slott avait du talent en tant que narrateur.
C'est d'autant plus dommage que les évènements finaux faisaient écho à la manière d'écrire d'un Snyder sur son run du Batman, et que les répercussions sur la vie de Parker n'auront finalement rien de trépidant. Mais pour le certifier, encore faut-il s'intéresser au retour du personnage avec Amazing Spider-Man. En espérant que ce sera tout de même meilleur.
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le 5 janv. 2019
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