Moins bon que le premier mais divertissant

J’avais mis énormément de temps à me lancer dans le premier tome de Superman/Batman. Douteux de l’intérêt, voir même de la qualité de cette série, j’avais fini par me lancer et par être surpris par l’intérêt de ce que nous proposait Jeph Loeb. Mes aprioris sur les dessins ont, eux, été confirmé… C’est donc avec beaucoup d’attentes que je me lance dans ce deuxième tome.


Un beau jour, le monde se réveille sous le joug de ses plus grands héros : Superman et Batman ! L’humanité ‘a plus qu’un choix : obéir ou périr… Comment en est-on arrivé là ? Et reste-t-il un seul adversaire capable de s’opposer à ce dangereux tandem ? Quand le plus fabuleux des duos compte à sa tête les pires tyrans imaginables, le seul espoir se trouve désormais entre les mains de la Princesse Amazone, Wonder Woman…
(Contient les épisodes Superman/Batman #14 à 26)


Commençons, une nouvelle fois par les dessins. Passons vite sur le cas Carlos Pacheco, l’artiste espagnol reste égal à lui-même en proposant un travail soigné et sérieux mais sans ce petit grain de folie qui pourrait donner une autre dimension à son travail. On reste dans quelque chose de très classique, non pas que cela ne soit pas joli, loin de là.
Quand à Ed McGuinness, comme dans le premier tome on se retrouve avec des personnages de cartoon, mal proportionnés, avec un excédent musculaire à faire rougir Arnold Schwarznegger au top de sa forme. C’est bien simple il y a des muscles partout, dans les nuages, sur les maisons, bon j’exagère un peu, beaucoup, mais quand même. Reconnaissons, cependant, que le style cartoon et désinhibé colle plutôt bien aux deux sagas proposées par Jeph Loeb.


Comme pour le premier tome, Jeph Loeb nous propose deux nouvelles intrigues pour sa série. Mais dans un registre tout autre. Et on le comprend vite en commençant « Pouvoir Absolu », où nous découvrons un Batman et un Superman qui sont devenus de véritables despotes tyranniques, rappelant les heures les plus sombres de l’Europe. Des dictateurs gouvernant un pays, un monde, sans super-héros !
Tout cela n’est pas normal et le court des choses veut reprendre bonne ordre c’est alors qu’apparaissent une Wonder Woman vêtue de noir et Oncle Sam qui viennent mettre leur grain de sable dans les rouages parfaits de Superman et Batman. Les choses vont s’emballer et nos deux héros, sentant peu à peu que quelques choses cloches, vont alors traverser de nombreuses époques et de nombreuses Terres, toutes plus passionnantes les unes que les autres, et tellement riches (c’est un peu la force de DC Comics), la Légion des Supers-Héros, Kamandi, et j’en passe.


Dans la seconde histoire, « Vengeance », il est une nouvelle fois questions de Terres parallèles, et de personnages, gentils ou méchants, inédits ou non, tous plus passionnants les uns que les autres. Superman et Batman se retrouvent accusés de meurtre par les Maximuns, un groupe de super-héros, aux méthodes assez limites, venant d’une autre Terre. Mais nos deux héros ne seraient-ils pas simplement les deux pions d’une partie d’échec entre deux personnes dérangées et pleine de pouvoir ?


Ces deux arcs se ressemblent énormément, et l’hommage aux Terres parallèles est plus que flagrant. Malheureusement, on n’est pas loin d’avoir l’impression de lire deux fois la même chose. Si c’est un plaisir d’avoir autant de clins d’œil, de détails, d’hommages à des Terres parallèles de l’univers DC, avec la galerie, impressionnante, de personnages qui va avec, on peut, aussi, vite se perdre ou du moins s’emmêler les pinceaux. D’autant que le rythme narratif de Jeph Loeb est rapide, pour ne pas dire expéditive, renforçant encore davantage ce sentiment de perditionPersonnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces histoires, malgré les dessins de McGuinness, et malgré quelques moments d’égarement. La grande force de ces récits étant le lien puissant représenté entre nos deux héros. Cela en étant presque touchant. Certes, cela est moins bon que le premier tome, mais c’est du très bon travail et un excellent divertissement.
Néanmoins, le gros point positif de ce volume n’est aucun de ces deux arcs, c’est en effet l’hommage, en fin de tome, de Jeph Loeb à son fils, disparu bien trop tôt, Sam qui a réussi à me prendre dans le ventre à me bouleverser. Comment ne pas être dans cet état en lisant les mots d’un père à son fils disparu ?


Bref, ce deuxième et dernier tome de Superman/Batman est certes bien moins bon que le premier, certes avec beaucoup plus de défauts, pourtant il reste un excellent divertissement, avec une grande richesse de références à tout ce qui peut composer l’univers DC Comics.

Romain_Bouvet
6
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le 21 sept. 2016

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Romain Bouvet

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