Je m'appelle Clark Kent...
Avoir entre les mains un comics Superman qui ne prend pas Superman comme personnage principal est un petit exploit. Oui, bon, il y a le costume, d'accord. Et quelques références dans le nom des protagonistes, OK. Mais il s'agit plus ici de parler de l'intime du super héros que de le lancer dans une aventure folle peuplée d'ennemis. Exit donc le folklore traditionnel de l'homme d'acier et les méchants qui lui sont attachés. Pas plus d'origine kryptonienne ni de kryptonite.
Qu'il s'appelle Clark Kent ou n'importe quoi d'autre, il est question ici du pouvoir que le héros se découvre, des répercussions sur sa vie et des décisions qu'il doit prendre pour garder le secret et préserver ceux qu'il aime. C'est son évolution en tant qu'adulte qui est ici présentée, grâce aux superbes planches de Stuart Immonen. Le scénario prend des directions étonnantes mais qui, si on y réfléchit un peu, coulent de source et deviennent évidentes.
Ce sont les relations de ce Clark Kent avec sa famille et son entourage qui émeuvent avant tout. Là est le véritable tour de force de l'album : en plus de ne pas causer de Superman, Busiek et Immonen ont réussi à incarner le symbole, à le rendre humain, accessible et faillible. A retranscrire ses doutes et ses incertitudes. En un mot, à faire de Superman un être de chair et de sang. Tout ce qu'il n'arrive plus à être depuis longtemps.
Immanquable.