Superman a souffert avec ces foutus New 52, et un DC You ne lui a rien épargné. Truth a été une horreur. Un récit osé, mais mal organisé, désireux de livrer un nouveau statut-quo qu'aucun scénariste n'a su assumer. Je ne retiendrai que Peter Tomasi qui a su, le temps d'un numéro ou deux, donner un semblant de profondeur au personnage avec une comparaison avec le caractère d'un Bruce Wayne disparu. Toujours est-il que DC s'est foutu dans de beaux draps. Et pour en sortir quoi de mieux que de s'essayer à pire encore ?
L'objectif est ici de redonner ses pouvoirs à Superman et d'arrêter les frais tout en promettant un nouveau crossover rapide et efficace. Rapide oui, efficace, loin de là. Tout va trop vite pour une menace qui se veut grande, dangereuse. Savage a pu être teasé à plusieurs reprises lors de Truth. Et le ridicule du personnage aura marqué les esprits. C'était sans compter sur ce retour relevant de l'absurde. On tombe dans un cliché des plus lamentables du grand méchant complotant dans l'ombre. Générant des défenses pour lui laisser de mettre son plan à exécution. Des défenses qui ne serviront à rien d'autre si ce n'est de créer des menaces secondaires dans l'unique but de faire intervenir des personnages secondaires issus de titres tels que Superman/Wonder Woman, ou Superman/Batman.
L'arc principal comme ses tie-in, rien n'est appréciable, pas même les dessins d'artistes, tous dans un mode automatique surprenant tant les décors sont généralement vides, les expressions fades. L'aventure schématique et cliché du super-héros moderne. Épique à la manière de 300, oui. Mais sa suite.
Malgré le mal que j'en dis - il reste mérité, faut pas déconner - sa conclusion est étonnement intéressante. Non pas parce que cet épisode est mieux dessiné, mais parce qu'il prend le temps d'expliquer la vision de Savage, et d'amener les personnages à débattre. Un débat si intéressant qu'en tant que lecteur on se trouve attiré par le futur de Savage. Sans surprise, le débat sera tout même assez bref, et le tout se terminera à coups de poings avec le vainqueur que nous connaissons tous avant même d'acheter l'album. Développer son méchant, c'est bien, mais il ne faut pas être scénariste pour savoir que c'est à faire avant la conclusion, sans quoi la tension est inexistante. On sent bien le projet purement éditorial, et qu'aucun de ces artistes n'a demandé à faire parti du projet. Aucune thématique n'en ressort si ce n'est une utopie de ce qui était censé être un fou/dictateur.
Malgré un débat intéressant, 28euros pour une dizaine de pages dignes d'intérêt, c'est comme se faire voler sa voiture mais sauver le rétro. C'est déjà ça, mais j'aurais espéré mieux. Un album qui témoigne des dégâts qu'a pu subir l'homme d'acier au cours de ces dernières années. Comme quoi, il n'est pas si invincible. Dieu merci, Rebirth est à nos portes.