Réinventer les origines de Superman, c'est un dada chez DC. Je connais au moins 4 reboots du perso de titre (le plus connu étant évidemment Man Of Steel), et je suis certain qu'il y en a d'autres. Celui-ci date de 2003, et est scénarisé par Mark Waid et dessiné par Leinil Francis Yu.
Et il est plutôt pas mal.
Aucun des reboots ne change drastiquement les origines de Supes. Les fans seraient furieux, les moins-fan-mais-quand-même-c'est-Superman aussi. Et cela créerait probablement une faille dans le cosmos. Ces reboots sont donc plutôt l'occasion de relectures sous la plume de différents scénaristes, et parfois de quelques menus changements demandés par l'orientation éditoriale du moment.
Birthright permet donc de replacer les origines du grand bleu à notre époque, ce qui en soi n'est pas un mal. Ce qui signifie, un monde avec Internet déjà, plus d'autres technologies qui n'existaient pas où n'étaient pas aussi avancées à l'époque du dernier reboot de Supes (The Man of Steel, donc), j'ai bien aimé par exemple quand Pa Kent demande à son fils s'il fait attention aux radars quand il vole vu qu'il y en a à présent plein partout. Modernisation signifie également Amérique post-2001, avec donc un sentiment de paranoïa envers un vigilante surhumain (et en ça le bouquin m'a fait penser au Spiderman de Sam Raimi, beaucoup beaucoup) et également un besoin d'avoir un "héros" bien plus explicite.
Un autre point a avoir été mis à jour est Lex Luthor. En 2003, la série Smallville existait déjà. Et dans celle-ci les scénaristes avaient décidé pour la première fois que Clark et Lex s'étaient connus pendant leur jeunesse, avant Metropolis. Cette base de départ est reprise ici, même si pas du tout de la même manière que dans Smallville (et tant mieux dirons nous, le caca c'est marrant, mais il en faut pas trop non plus). D'ailleurs j'ai bien aimé la description de Lex (qui est de toute manière l'un de mes persos DC préférés) ici. Son génie, sa solitude, et comment le tout se transforme en folie dangereuse.
J'ai également adorée la Lois Lane représentée dans ce bouquin. Bien plus cool et plus chaleureuse que la Lois de la fin des années 80. Tout en gardant son acharnement à dénicher une histoire intact. Tout à fait l'idée que je me fais du personnage. Et la scène de l'hélico (qui est née dans le film de Donner, et c'est dire à quel point celui-ci est aussi important que les comics dans la canonicité de Supes) est du bon fan service. J'ai également beaucoup aimé la scène d'intro en Afrique, qui nous familiarise avec ce "nouveau" Kal-El; ses pouvoirs, sa façons de penser, ses principes. Et aussi le look et la description de Krypton et des ses habitants (chose qui manquait à The Man of Steel, avare sur le sujet, vu que Byrne n'était pas trop fan de tout ce qui était trop kryptonien), vraiment très cool.
Donc, un bon reboot, même s'il n'est aujourd'hui plus dans la continuité. Déjà...