Prends ton temps, c'est touffu !
Alan Moore... génie, tout ça... incroyable auteur... révolutionne le genre... Ouais bon, dans les 90's cet auteur est devenu beaucoup plus classique, plus orienté vers les thèmes qui l'intéresse et donc on est beaucoup plus consensuel dans l'écriture.
Sauf qu'avec "Supreme", il crée un "super" super-héros à rebours. Il veut son "Supreme" tout fraichement créé mais avec une histoire digne de celle de l'homme de fer : une histoire, des alliés, des amours, des déceptions, des traumatismes, des trahisons, un arch-enemy dantesque, etc. Comment faire pour créer toute une mythologie autour d'un personnage qui vient tout juste de naître ? Simple : faire des références aux styles des anneés 1940 aux années 1970. Cette idée est géniale, le procédé permet une très grande reflexion sur les comics de super-héros, les thèmes sont multiples, les styles narratifs sont foisonnants et surtout le changement dans les styles graphiques et lexicaux permettent un très grand champ des possibles.
L'idée est donc énorme, la mise en place touffue et l'ambition titanesque. Au final c'est très intelligent mais parfois peu intelligible. On a une narration très répétitive, avec un schéma identique à chaque épisode : une mise en situation, une rapide reflexion sur des thèmes utilisés dans les anciens temps des comics et un flashback de qualité inégale. Le tout devient très vite redondant, lourd, foisonnant, très intelligent, bien écrit mais aussi trop chargé en sens parfois.
Bref, "Supreme" est une mise en abyme à de nombreux niveaux des comics, de leur histoire, du style et des évolutions des mentalités. Parfois très lourd, parfois très pertinent, ce titre est à prendre comme une vraie reflexion et non comme un roman graphique à la "Watchmen".