Première star internationale du tennis féminin, Suzanne Lenglen, surnommée la Divine, a révolutionné le monde du sport et son époque en s’imposant sur les courts. Mais au-delà de son palmarès impressionnant, c’est sa façon d’imposer un style encore jamais vu chez les femmes qui en font une figure marquante de son époque.
Elle apparait sur le court dans une tenue décontractée, jambes non couvertes et sans corset défiant les mœurs d’une société poussiéreuse qui tend encore à enfermer les femmes dans un rôle bien défini qui dépasse rarement les murs de la maison. N’hésitant pas à avaler une gorgée de cognac pour se donner l’énergie lors des matchs, elle choque l’opinion publique et l’Amérique puritaine.
Suzanne semble n’avoir aucune emprise sur sa vie, dirigée d’une main de maître par un père qui n’aura de cesse de la régenter, et fragilisé par une santé délicate (elle décède à l’âge de 39 ans d’une leucémie). Pourtant, sans même peut-être sans rendre compte, elle révolutionne le monde du sport en devenant professionnelle, à une époque où seuls les amateurs peuvent participer aux tournois, enrichissant la fédération sans jamais percevoir de salaire autre que des cadeaux en nature (vêtements, frais d’hôtel…).
Dans ce roman graphique, Tom Humberstone nous transporte dans les années folles à la (re)découverte de cette jeune femme au caractère bien trempé qui a su s’imposer dans un monde alors réservé aux hommes. Si l’ensemble est intéressant, j’ai eu un peu de mal avec la forme un peu décousue du récit qui passe d’un événement à une autre, d’une époque à une autre, sans toujours faire de lien entre deux scènes.