Après les évènements marquants de Death of the Family et Batman Inc. Dick apprend que Tony Zucco, le meurtrier de ses parents est toujours en vie et est, en plus, en liberté à Chicago. Ni une, ni deux, l'ancien Robin décide donc de se rendre dans cette belle ville de Chicago. Mais attention, cette ville est spéciale, les "masques" y sont interdis et un nouveau criminel, le Farceur, expert en informatique, compte bien mettre à mal Wallace Cole, le nouveau maire de la ville.
Le premier problème de ce tome est de lâcher Nightwing dans une ville sans jamais faire vraiment référence au passé. Aucun mention n'est faite de l'éloignement de la bat-family suite à l'attaque du Joker dans le tome 3, de la même manière aucune réflexion sur la mort récente de Damian. On regrettera franchement car c'est pourtant essentiel. Si Nightwing veut aller à Chicago, c'est que son passé le rappelle et vu son présent, c'est rassurant de jouer au vengeur de ses parents. Dommage que ce domaine n'ait pas été plus creusé.
De la même manière, Dick se trouve des nouveaux amis avec ses deux colloc', Michael et Joey. Enfin, "ami", le terme est rapide puisqu'on les voit à peine et que sans raison on devrait voir des liens se faire. Enfaite, c'est profondément énervant de voir que dans Nightwing, une nouvelle situation remplace la précédente tous les tomes. Ainsi, Sonia n'est présente que sur une planche, alors que se nouait une romance avec Dick dans les deux précédents tomes. De la même manière, on perd les flics de Gotham (normal me direz vous) pour ceux de Chicago, on perd donc un peu certains rapports qu'avait Nightwing grâce au tome 2.
Donc on a un Nightwing totalement lâché, sans vrai travail dessus. Heureusement l'histoire reste plaisante. Le nouveau méchant, le Farceur est relativement intéressant. Ses crimes, dans un délire un peu à la Seven, sont assez fascinant et son apparence peut induire le lecteur en erreur. Personnellement je n'ai pas détesté le Farceur, je trouve qu'il remplit bien son rôle, quand bien même il sent le produit rapidement jetable.
En parlant de méchant, petit regret : l'absence de Zane (présent dans le tome 1) qui est censé résidé à Chicago.
Un regret plus important est que le Farceur va avoir un énorme impact sur Chicago, à tel point qu'on s'étonne de ne pas voir surgir la Ligue de Justice. Une absence regrettable de mon point de vue. Ils auraient pu agir dans le vif et laisser Nightwing terminer la chose.
L'histoire se lit bien sinon, elle est intéressante même si Higgins met encore trois tonnes de personnages secondaires qu'on oubliera bien vite. On reconnait son style d'écriture aussi, à distiller une future enquête (sur l'assassin de "masques") dans celle qu'on traite actuellement. Un procédé bien sympathique, il faut l'avouer. Le rythme narratif est plutôt bon, sauf pour le début du chapitre 5 (Nightwing #23) qui commence un peu sans que l'on sache pourquoi.
L'idée de traité Tony Zucco comme il le fait est intéressante. Je ne dévoilerais rien de plus, par peur de spoiler.
On se retrouve avec un tome sympathique, certes, mais qui tire un peu trop sur les faiblesses structurelles que Higgins fait peser sur Nightwing. L'absence de renvoi au passé est particulièrement frustrant, à ce propos. La vitesse de changement de personnages secondaires et le peu d'intérêts qu'ils semblent avoir n'aident pas à se convaincre du bien fondé de cela.
On attendra cependant le tome 5 avec impatience, car Higgins va pouvoir travailler d'avantage sur le rapport entre Chicago et les Super-héros.