Bof bof.
Pas très enchanté à la lecture de l'album qui se révèle ô combien bavard. On parle beaucoup, on agit peu, on entremêle beaucoup de personnages qui ne font pas grand chose et l'idée de vengeance n'est finalement que superficiellement traitée. Tout n'est pas à jeter, ça tient la route, on trouve des personnages intéressants, une exploitation de l'histoire assez intéressante, mais le tout reste finalement assez plat.
Graphiquement, j'ai cru comprendre que Pratt s'était fait aider pour les plans de voiture. Je trouve ça moche. Ce style réaliste ne colle pas du tout et en plus on dirait que le découpage met à l'honneur ces beaux dessins, alors qu'ils dénotent clairement avec le reste, plus jeté, plus brut. Le découpage et la mise en page ne m'ont pas trop convaincu dans le sens où j'avais souvent l'impression que Pratt ne faisait pas trop attention aux lignes de force. Pire, certains points de vue m'ont agacé : la caméra semble disposée un peu aléatoirement, l'auteur alternant gros plans et plans éloignés pour rendre sa mise en scène plus dynamique ; c'est triste parce que dans ses précédents albums, même durant de longs dialogues, Pratt s'en tenait à des plans plus ou moins rapprochés, il ne cassait pas le côté intime d'un dialogue en les montrant marcher au loin ou alors c'était pour travailler sur l'ambiance (comme à Venise), ici, ça sent le pur remplissage. Il reste quelques bonnes pages, mais pas assez (les pages de danse restent ce qu'il y a de mieux). Heureusement, il nous reste le jeu de contraste habituel, les détails suggérés par un encrage simple.
Bref, ça se lit sans trop de peine, mais je n'ai pas retrouvé l'excitation de certains précédents albums.