Après 3 tomes excellents, Geoff Johns tire sa révérence et laisse désormais la place au scénariste Jeff PARKER.
Alors ca donne quoi Aquaman version PARKER ?
Eh bien même si ce "Tempête en eaux troubles" est une bonne lecture, force est de constater qu'il possède des défauts.
Le premier est incontestablement l'absence de continuité avec le cliffhanger prometteur du tome 3.
En effet, Parker démarre son run avec le réveil du gigantesque Karaqan, un crustacé surpuissant autrefois protecteur du royaume d'Atlantide. Bien que cela soit bien écrit, impressionnant et très spectaculaire, le lecteur peut se demander si Johns et Parker se sont parlés au moment de la remise-reprise de la série car l'intrigue sur Nérée, l'ancien prétendant de Mera ainsi que celle sur la libération d'Orm, le demi-frère d'Aquaman sont absentes de ce tome.
C'est à la fois frustrant et regrettable tant il y avait du potentiel...
Le deuxième défaut est le fait que ce tome 4 soit une succession d'intrigues de +- grande importance. Aquaman fait une mission et passe à une autre et ainsi de suite tout au long du bouquin. A l'image du 1er tome "Peur Abyssale", le lecteur comprend vite que le nouveau scénariste veut apposer sa griffe à la série et lance un tas de pistes (intéressantes) qui finiront par se rejoindre dans le tome suivant.
Le dernier défaut réside dans le chapitre avec Swamp Thing, la Créature des Marais. Dans les précédents volumes, Aquaman nous est dépeint comme un homme de dialogue et plein de bon sens. Or, dans ce chapitre, il attaque sans réfléchir. On sent le Fan Service à plein nez. Jeff Parker joue la carte de l'action sans penser à la psychologie des protagonistes. Du coup, le résultat est un peu décevant.
Les points positifs...
Bien que sans réel lien les unes avec les autres, les différentes missions d'Aquaman offrent un très bon moment de lecture. Mention spéciale à l'épisode où Arthur se rend à la réunion d'anciens élèves de son école. A l'instar de Geoff Johns sur les tomes précédents, Jeff Parker alterne habilement les moments intimes et les moments d'action. Il veut ancrer son héros dans la société actuelle et le confronter de façon crédible au quotidien des habitants d'Amnesty Bay. Dans le même temps, il continue d'élargir son univers, notamment via le lien entre les atlantes et la mythologie grecque.
L'autre aspect positif est le rôle de Mera. Elle prend véritablement son statut de Reine de l'Atlantide au sérieux et n'hésite pas à décider à la place de son mari quand celui-ci est absent. Il est plaisant de voir un personnage féminin avec autant de charisme et de responsabilité. Mera mérite le respect. A ce propos, le team-up entre elle et Wonder Woman vend du rêve =D
Les dessins... mitigés
Ils sont toujours excellents lorsque c'est Pelletier seul qui s'en charge. Malheureusement, d'autres dessinateurs moins doués l'accompagnent sur certains chapitres. Est-ce par manque de temps dans le chef de Pelletier pour terminer dans les délais? Je ne sais pas mais c'est dommage.
Quant au numéro Annual #, le trait inégal d'Yvel Guichet est trop différent de celui de Paul Pelletier.
En résumé, cette 4ème monture est agréable malgré qu'elle apparaît plus comme un tome de transition. Parker continue de développer l'univers d'Aquaman. Dommage que la qualité des dessins soit aussi inégale. En effet, Pelletier place la barre tellement haut qu'il est difficile pour ses collègues de le suivre.
Les pistes lancées par le nouveau scénariste sont prometteuses et on attend la confirmation avec le 5ème opus.
Liste des comics que j'ai lus, notés et critiqués