Après avoir sauvé le convoi de Sillage de la destruction totale (non sans dommages considérables) d'un virus extrêmement virulent, nos héros (Navïs, Bobo, Yannseï et la petite nouvelle, Juliette) se retrouvent encore une fois dans une bien fâcheuse posture.
L'introduction est à cet égard fort bien réussie :
Tandis que le groupe est assailli par des hordes de robots tueurs, un couple d'êtres étranges fige le temps et permet au lecteur de voir ce qui semble être l'inéluctable destruction de Navïs et toute la bande. C'est alors que le récit de ce qui mena à cette situation ô combien dangereuse débute.
Servi par une narration qui ne suit pas une trame temporelle linéaire, il s'agit là d'un récit qui met en scène une nouvelle espèce. Encore me direz-vous mais c'est le lot d'un univers ouvert, peuplé de myriades d'organismes pensants dont le cortège ne cesse de s'allonger.
Si l'histoire s'avère sympathique (sans être renversante non plus), elle n'apporte guère d'eau au moulin de la connaissance en ce qui concerne les humains. Du côté des origines de Navïs, rien de nouveau sous les étoiles. C'est bien dommage car à l'orée du tome 20 de la série, il serait de bon ton que les auteurs nous offrent plus que les quelques miettes disséminées depuis le début de la saga.
Du côté des illustrations, il est toujours plaisant de constater que le talent de Philippe Buchet ne s'émousse pas, offrant des anatomies réussies, tout autant que pour les vaisseaux et autres architectures. Certaines scènes s'avèrent particulièrement dynamiques
(il doit être jubilatoire pour eux de s'offrir le luxe de tuer tous leurs protagonistes)
et l'imagination des auteurs fonctionne à plein.
Au final, après ce léger temps mort dans cette série interstellaire, gageons que le duo saura nous montrer un portail débouchant sur des informations plus substantielles. En effet, leurs lecteurs ne sont pas à l'abri des ravages du temps et aimeraient connaître un jour le fin mot de l'histoire...