L’hiver approchant, vient le temps idéal pour lire des
bandes dessinées. Et quoi de mieux, alors que le
froid commence à mordre nos joues, que de déguster
une série de bons vieux westerns. C’est ce que nous
proposent aujourd’hui les héros de Texas CowBoys,
série qui convoque le meilleur de ce genre si particulier.
Harry Drinkwater est journaliste. Sous les ordres de
son patron, il doit pondre un reportage sur les us
et coutumes des bouseux de l’Ouest. Dans ce pays
écrasé par la chaleur, les pistolets se dégainent aussi
vite que les verres de Scotch se vident. Pas de place
pour les pieds tendres et Harry devra vite apprendre
à manier les armes aussi bien que sa plume.
Tout est là dans cette œuvre absolument jouissive.
Bonhomme et Lewis Trondheim, les auteurs, nous
ont concocté une palette de personnages tous plus
charismatiques les uns que les autres. Du shériff
ripoux au bandit de grand chemin, en passant par
le héros de guerre ou la femme fatale, tous les
archétypes du Western se mettent en place devant
nos yeux conquis. À Fort Worth, les coups pleuvent,
on triche au poker, on règle ses comptes dans la rue,
on crache à terre et on cherche la rédemption, les
dollars et les problèmes. Servi par un scénario bien
ficelé, où les histoires se croisent et s’entrecroisent
sans perdre le lecteur, Texas CowBoys a quelque
chose de purement ludique. Les dialogues délicieux
claquent comme un coup de Santiag dans la face, on
rit, on retient son souffle, c’est drôle et violent à fois.
Un cadrage millimétré, plein d’entrain et un dessin à
la ligne claire typique de la BD franco-belge enchante
et nous régale. On est happé par l’histoire, et, même
si celle-ci n’a rien d’original, elle captive par l’état
d’esprit jubilatoire que celle-ci nous propose. On
pense ainsi aux westerns spaghettis des années 70 et
notamment à l’humour féroce qui s’en dégage.
Alors ne serait-ce que pour cette attaque de diligence,
ces pendus sans procès, ces règlements de compte,
ces séquences de tir, ces amitiés viriles, ces femmes
puissantes, ces gueules patibulaires et ces héros des
grands espaces, Texas Cowboys vaut largement le
détour.
Trondheim et Bonhomme n’ont peut être pas inventé
la poudre, mais ils savent la faire parler.
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