Un froid lundi matin de janvier, j'ai découvert sur le quai de la gare Part-Dieu le numéro 7 du mensuel Spiderman, celui de janvier 2013, ce qui explique son état parfaitement acceptable. Sans égard pour le jeune adolescent boutonneux ayant malencontreusement abandonné son butin, je me saisis tel un jaguar du livret en papier glacé y voyant là un signe du destin pour enfin me faire un avis sur cette branche si particulière de la bande dessinée que l'on appelle tarlouzes en collant.
Le titre m'indique que j'ai trouvé le second volet de la trilogie "Fins du monde". C'est un peu emmerdant au début mais les enjeux se comprennent bien vite à l'aide d'un code douleur qui ne laisse aucune place au doute. Je vous en laisse ici un bref résumé.
Une page après une bataille que l'on imagine sans peine épique, toute la planète est à la botte d'un super méchant mourant prêt à faire acte de rédemption et de laisser au monde en héritage un mécanisme complexe censé empêcher LA FIN DU MONDE ! Toute la planète ? Non, Spiderman lutte seul contre tous mais quand même accompagné de deux greluches habillées en dominatrices qu'on ne se fatiguera pas à dissocier. Leur plan, ô combien imaginatif quand on a jamais joué à un seul RPG de sa vie, consiste à prendre un par un les sbires du boss final dans l'ordre de difficulté. Cela dure 40 pages où l'on expédie chaque combat supposément terrible en quatre cases, le tout entrecoupé d'anecdotes incompréhensibles pour le novice. L'impresion désagréable d'avoir le souffle du scénariste sur ta nuque qui t'explique pourquoi Machin ne peut pas être là à ce moment là pour sauver la planète parce qu'il est au bingo de sa maison de retraite. A l'issue de toute cette merde, c'est LA FIN DU MONDE tant annoncée. Enfin on l'espère alors que non. C'est juste une hallucination. Du coup, on a de nouveau droit à quarante pages encore plus immondes. Le méchant a de nouveaux sbires, les héros ont appelé en renfort une demi-douzaine de sous-avengers aussi charismatiques qu'un homme-kangourou dont les backstories sont éjectées en deux lignes. De la chair à canon en puissance. Là, je vous avoue que j'ai un peu lâché. Puis il y a un cliffhanger auquel on s'attendait pas du tout et un encart publicitaire nous invite à acheter le numéro de février pour avoir la suite de cette trépidante aventure.
Alors déjà je vous préviens, ce sera sans moi et si je devais à l'aide de cette seule lecture juger tous les comics dans le même panier, je dirai quand même que c'est globalement de la merde. J'espère que le jeune adolescent qui a perdu ce torchon reviendra vers de plus saines lectures comme le Télé7jours ou le dernier Astérix.