The Amazing Spider-Man: Spider-Island par NicoBax
Ça part pas mal, l'ombre du Chacal laisse planer la peur sur NYC mais aussi sur les lecteurs qui se souviennent de la qualité fluctuante de la saga du clone et de ses rebondissements en forme de désaveux permanents. Spider Island, bien que beaucoup plus ramassé que la fameuse saga, souffre des mêmes maux.
Bonne idée de donner à des anonymes ou des héros/vilains sans pouvoir ceux de Spider-Man, leur façon de les utiliser ou leur compréhension du monte-en-l'air offrent à Spidey un éclairage assez nouveau. Évidemment, le fameux mantra "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités" est mis en avant mais pas que, donnant aux débuts de l'épidémie New yorkaise un côté assez excitant.
Surtout que dernièrement Peter a beaucoup changé (join the "fuck One more day" movement) puisqu'il a perdu son spider sens, développé un courant martial avec l'aide Shang Chi basé sur ses capacités arachnides et trouvé différents moyens de dissimuler son identité secrète, notamment en se faisant passer pour ce qu'il est vraiment, le pourvoyeur des nouveaux gadgets (grotesques - comme ce lance toiles à commande vocale) de Spidey.
J'ai ressenti un véritable déséquilibre d'intérêt suivant les ennemis que devaient affronter Spidey et ses compagnons d'infortune. Pour un bon event, il faut un (ou plusieurs) bon(s) méchant(s). Remettre le Chacal sur le devant de la scène, lui qui est à l'origine de beaucoup de traumatismes chez la famille Parker : très bien. Surtout qu'il permet le retour du "frère" maudit, Kaine. En revanche, le "big boss" est... raté. Personnage obscur, psychologie bâclée, c'est la grosse déception de Spider Island, jusqu'au bout. Un peu comme le final, artificiel et trop facile.
Comme souvent dans les derniers crossovers et events Marvel, ce sont les séries annexes et les personnages secondaires qui font l'intérêt de l'histoire. Cette fois-ci, plusieurs bonnes idées : une bonne utilisation de Shang-Chi, le retour en grande forme de Misty Knight, les déboires de Venom et Anti-Venom... En revanche, on tâchera d'oublier très vite ce Spider Herc' et à moins d'être fan de titres plus teenagers, se passer de Spider Girl.
Le travail de Ramos sur Spidey a toujours été hautement sympathique mais ici le dessinateur parait parfois un peu court. Son trait qu'il veut moins clair ces dernières années n'est reste pas moins typé qu'à l'accoutumé, offrant quelques pages magnifiques (notamment avec MJ) mais on peut lui reprocher une tendance aux faces grimaçantes qui désamorcent souvent le coté dramatique de certaines situations.
Beaucoup de remplissage (notamment avec les Avengers), un petit manque de noirceur (dû principalement au style de Ramos) mais quelques passages réjouissants et surtout, un épilogue prometteur sur le devenir des séries Spider-Man (Scarlet Spider est d'ailleurs assez recommandable). Certains personnages fatigants sont écartés, d'autres semblent sur le chemin de la réconciliation et Peter/Spidey s'est débarrassé de quelques fardeaux scénaristiques.