Le deuxième volume du Mythe de l'ossuaire est plus ambitieux que le premier, et propose un récit long, croisant les époques pour décrire la lente décrépitude d'une belle histoire d'amitié.
Les couleurs vives et chatoyantes du paradis de l'enfance rencontrent les teintes plus ternes du passage destructeur du temps.
Ces deux amies reliées par la même passion pour les mondes imaginaires tentent d'élaborer une histoire fantastique, qui se brise au moment où leurs aspirations s'écartent : l'une, Jackie, souhaite expérimenter la vie de lycéenne et s'émanciper, tandis que l'autre, Terri, voguant de familles d'accueil en famille d'accueil, peine à quitter cette relation fusionnelle, qui a été son seul refuge
Jackie viendra à disparaître, et Terri essayera de vivre sa vie pour devenir auteure, sur les sédiments de leurs histoires inventées et de cette disparition, sur laquelle elle enquêtera. Le dieu corbeau qu'ils ont créé semble être l'éminence grise qui scellera leur destin. Le croisement de la quête de son amie perdue, et la toile de fond de la quête d'inspiration basée sur leur fiction commune crée une histoire plus dense que celles du premier tome.
La conclusion a un côté prévisible mais aussi trompeur, qui invite à y repenser. Certaines pleines pages sont proprement vertigineuses. On ne peut que souhaiter une pareille montée en puissance pour le prochain volume.