Avec The End, Zep s’éloigne des gags potaches de Titeuf pour nous plonger dans un thriller écologique où la nature n’est plus un décor, mais un personnage à part entière. Une idée originale et ambitieuse, mais qui, hélas, finit par se perdre dans les méandres de ses propres racines.
Le récit suit Théodore, un jeune scientifique un peu paumé, qui intègre une équipe d’étude sur les forêts. Très vite, il découvre que les arbres ne se contentent pas de pousser : ils communiquent, s’organisent, et… tuent ? Oui, la forêt est en révolte, et Zep nous invite à méditer sur notre rapport à la nature. Si le propos est intéressant, il manque parfois de subtilité, et le message écologique est martelé avec la finesse d’une tronçonneuse.
Graphiquement, Zep est en grande forme. Les planches regorgent de détails, et la forêt prend vie avec une atmosphère à la fois mystérieuse et inquiétante. On sent presque l’humidité des sous-bois et le bruissement des feuilles. Mais ce visuel soigné contraste avec un scénario qui avance à tâtons, comme un randonneur sans boussole. Les révélations peinent à surprendre, et l’intrigue, pourtant prometteuse, s’embourbe dans des explications alambiquées et un rythme inégal.
Côté personnages, Théodore est sympathique mais trop lisse pour véritablement captiver. On peine à s’attacher à lui ou aux membres de son équipe, qui ressemblent davantage à des archétypes qu’à des individus. Leurs relations manquent de profondeur, ce qui réduit l’impact émotionnel des événements.
Enfin, le final, qui se veut grandiose et symbolique, tombe un peu à plat. L’idée est là, mais son exécution laisse une impression d’inachevé, comme si Zep avait voulu dire trop de choses à la fois sans vraiment en approfondir aucune.
En résumé, The End est un thriller écologique qui fascine par son concept et ses visuels, mais qui déçoit par une narration maladroite et un manque de subtilité. Un cri d’alerte pour la planète qui aurait mérité d’être un peu plus clair et tranchant.