The evil within

The Killer Inside se démarque par son scénario captivant, à l'instar de tout récit policier. Pour pleinement apprécier cette œuvre, il est préférable d'en savoir le moins possible, afin de préserver l'effet de surprise.

L'histoire suit Eiji Urashima, un jeune étudiant en fac qui semble ne rien avoir pour lui. Sans petite amie, il traîne avec un groupe d'amis ratés et est détesté par presque tout le monde en raison de son statut de fils d'un tueur en série. Un matin, il se réveille aux côtés d'une femme et réalise qu'il a perdu la mémoire des trois derniers jours. S'ensuit alors une enquête pour comprendre ce qui s'est passé pendant cette période.

Le style artistique du manga est magnifique. Les personnages peuvent être charmants, élégants et insouciants, mais en un instant, ils peuvent devenir terrifiants, provoquant des réactions épidermiques. Les dessins ont le pouvoir de métamorphoser un personnage, lui conférant un teint morbide et lui ôtant tout son charme. Chaque personnage bénéficie d'un style artistique qui lui est propre, qu'il s'agisse de l'insouciance, du mystère, de la force ou de la rancœur. Il est rare de trouver un manga avec un trait aussi distinctif pour ses personnages.

Il est triste de le dire, mais le manga, scénarisé par Hajime Inoryu et dessiné par Shota Ito, est surtout mémorable pour son style graphique. Le travail artistique de Shota Ito est véritablement remarquable, avec des dessins soignés et détaillés qui captivent le regard. Chaque page est un plaisir visuel, et les expressions des personnages sont rendues de manière saisissante. Le style distinctif de l'artiste ajoute une dimension supplémentaire à l'atmosphère sombre et terrifiante de l'histoire.

Cependant, le principal problème de l'œuvre est que l'histoire atteint son apogée dès le quatrième volume. Plus jamais l'intrigue ne tiendra le lecteur en haleine comme lors du retournement de situation du troisième volume et de l'horreur qui s'installe dans le quatrième. Bien que tous les personnages bénéficient d'un développement et de liens approfondis, ces liens deviennent de plus en plus forcés, peu organiques et capillotracté (bien que cela reste agréable à lire).

La note de 8 attribuée au manga est peut-être un peu élevée, mais le retournement de situation du troisième volume et l'intrigue du quatrième volume méritent d'être salués pour les réactions à glacer le sang qu'ils suscitent. Je n'aurais jamais pensé ressentir une telle terreur devant un simple dessin.