Je suis loin d’avoir tout lu des histoires estampillées Millar World chez Panini, mais je dois bien reconnaître que, pour le moment, j’ai du mal. Hormis Reborn, je trouve que la plupart du temps c’est très tape-à-l’œil, très bling-bling, pour au final se retrouver avec quelque chose d’assez moyen, qui ne marque pas vraiment. The Magic Order, dernière sortie en date de Mark Millar s’est vue glorifié de superlatifs tous plus fanfaronnant les uns que les autres. En France, encore plus qu’ailleurs, il faut dire que pour beaucoup, dès qu’Olivier Coipel dessine un comics, c’est forcément génial puisqu’il est Français… Personnellement, j’attends beaucoup de ce comics, étant plutôt fan de la magie.
La nuit, ils nous protégeront des forces des ténèbres… Si les ténèbres ne les éliminent pas avant !
Dans notre entourage se cachent les représentants d’une famille de magiciens. Depuis des générations, ils nous permettent de dormir tranquillement en nous protégeant des monstres et du mal. Mais aujourd’hui, quelqu’un les a pris pour cible… et le destin du monde est en jeu.
Ecrite par Mark Millar (Kick-Ass, Civil War) et dessinée par Olivier Coipel (Thor, House of M), la mini-série The Magic Order inaugure le label de comic books produits par Netflix.
(Contient les épisodes #1 à 6)
Commençons par les dessins donc. Comme toujours avec Olivier Coipel, c’est très beau. Mais qu’est ce que je n’aime pas cet artiste ! (Je sens déjà le brouhaha de la colère générale à mon encontre.) Et ce n’est pas parce que c’est un dessinateur français que je vais dire le contraire. C’est très bien dessiné, les traits sont top, mais je n’aime pas son style. C’est complètement statique, il n’y a aucune vie dans ses dessins. Les personnages sont figés, les regards complètements vides. Ils ont tous les mêmes yeux…
De même, si l’on s’attarde deux secondes sur ses planches, sur ses cases, elles sont complètement vides ! Le dessinateur fait un travail de dingue sur les personnages, mais derrière il n’y a strictement rien, le néant le plus total. C’est très bien de travailler autant sur un personnage, mais les éléments de décors tout autour le sont tout autant. C’est joli, mais je n’aime pas du tout et ce n’est clairement pas pour les dessins que je recommanderais ce comics.
Passons à l’histoire. Mark Millar nous prend à la gorge et par les émotions d’entrée de jeu avec une scène violente. Aussi bien visuellement que psychologiquement. On assiste à la mort d’un homme, poignardé en pleine tête, dans son lit par son très jeune fils ! Bien entendu, le jeune garçon n’agit pas de son propre chef, il est contrôlé à distance par un magicien !
Ce meurtre effroyable, n’est que le premier d’une longue série ! Non loin de chaque meurtre, on retrouve le même étrange personnage, tout de noir vêtu et portant un masque vénitien.
Tous, faisaient partis de l’Ordre Magique, un groupuscule de Magiciens visant à protéger, dans le plus grand secret, les humains normaux, les moldus (ah non je me trompe de livre) des menaces magiques. Et la dernière en date, Madame Albany semble absolument inarrêtable et sans limite dans l’horreur pour atteindre son but !
A la tête de l’Ordre, on retrouve Leonard Moonstone, une magicien de cabaret aux aptitudes incroyables. Il a trois enfants. Cordelia, spécialiste de l’évasion mais également adepte de l’alcool, Gabriel, un magicien à l’incroyable puissance mais ayant tiré un trait sur le monde magique suite à une drame épouvantable et enfin Regan, magicien quelconque, mais seul enfant sur lequel Leonard puisse compter.
Ce sont bien entendu les deux petits moutons noirs, Cordelia et Gabriel qui apportent le plus d’intérêt à l’histoire.
Cordelia souffre du manque de reconnaissance de son père. Pourtant, depuis toute jeune, elle ne lésine pas sur les moyens employés pour tenter de se démarquer à ses yeux. Mais rien y fait, et tout ce qu’elle entreprend fini par la faire passer pour une gamine à problème. Un manque d’amour qu’elle tente de noyer dans l’alcool, ne faisant qu’accentuer davantage le regard déçu de son père.
Gabriel quant à lui, devait sans le moindre doute, être le successeur de son père à la tête de l’Ordre. Magicien à la puissance le plus incroyable, il a vu sa jeune fille mourir à cause de ce monde fantastique et impitoyable. Depuis lors, il a tiré un trait sur tout cela et ne veut plus jamais utiliser, ni même entendre parler de la magie.
Malheureusement, cette guerre ouverte avec Madame Albany va continuer à provoquer de nombreux morts, principalement du côté de l’Ordre, jusqu’à la mort de… Dès lors, les trois frères et sœurs vont devoir s’unir pour tenter d’empêcher les plans de cette folle furieuse dérangée au look sado-masochiste.
Mais entre les coups de baguettes, sous une magie incroyable et terrible et à travers les nombreuses morts qu’ils vont devoir surmonter, Cordelia, Regan et Gabriel vont vivre une révélation qui va les bouleverser à tout jamais ! Les marquer jusqu’au plus profond de leur être et plus rien ne sera jamais comme avant !
Une intrigue passionnante, palpitante même, sans le moindre temps mort. Mark Millar nous happe d’entrée avec cette mort affreuse et ne relâche son étreinte à aucun moment, nous poussant quasiment jusqu’à la suffocation, jusqu’au rebondissement final et bouleversant ! Si l’intrigue est géniale, c’est en grande partie grâce aux personnages « cassés », « blessés » de l’intrigue. Des personnages fragiles auxquels on peut facilement se raccroché, se comparé. Cordelia et Gabriel nous touchent, nous émeuvent, et l’on ne peut s’empêcher de se demander ce que nous aurions fait à leur place !
Bref, The Magic Order est une lecture incroyable ! Une intrigue passionnante et des personnages bouleversants, un final de dingue ! On en voudrait encore, que cela ne s’arrête pas.