Il fait bon vivre à l’orphelinat Grace Field : « Maman » Isabella couvre de tendresse et d’affection les enfants présents. Mais Emma, Norman et Ray (les plus âgés et intelligents de Grace Field) découvrent le pot aux roses : les enfants ne sont pas adoptés mais servent de nourriture à des démons qui peuplent le monde. Leur univers n’est qu’illusion et les dents de la Mère une sinistre réalité. C’est le moment de mettre les voiles !
The Promised Neverland (TPN par la suite) commence donc avec un projet d’évasion, un monde extérieur inconnu car caché par un mur et quelques indices dispersés ça et là. Cette première partie fait la part belle aux calculs afin de se soustraire à « Maman » sans éveiller les soupçons et en emmenant tous les enfants ou presque.
La suite met l’accent sur la découverte du monde qui les entoure, son passé, ses dangers et règles. On y croit toujours. Mais quelque chose se casse en cours de route : la fuite devient le prélude à la révolution ; il s’agit de sauver tous les enfants, de bâtir un nouveau monde. Rien que ça. À chaque fois nos héros tombent sur le ou les personnes qu’il faut. En cas de problème un personnage a toujours un plan qui marche. On s’ennuie devant ces chapitres où un faux suspense règne, où le danger devient factice. Le mystère n’a pas sa place : TPN est un manga clé en main, où tout est explicité.
Autres bémols : les méchants ne le sont pas vraiment et les grandes rixes rhétoriques sur la manière de changer le monde accouchent d’une souris. TPN soulève des questions intéressantes mais qui soit ne vont pas plus loin que ça soit débouchent sur LA solution qui ne soulève pas de controverses morales. On finit par s’agacer devant la naïveté d’Emma (mais TPN est organisé pour lui donner raison) qui veut sauver tout le monde mais ne se salit jamais les mains et ne s’oppose pas à ceux en désaccord et qui tuent des démons. On se mue alors en GRR Martin critiquant Tolkien. TPN ou comment faire une omelette sans casser des œufs. C'est donc une déception.
La (vraie) note : Mangez-les tous ! /20