. Je le dis et le redis encore de critique en critique mais avec l’année 2016, une page s’est définitivement tournée pour le « Hollywood du manga » que constitue le Weekly Shonen jump. C’est un véritable tsunami qui s’est abattu sur le Jump en 2016, emportant pas moins de 5 séries phares parmi lesquelles : Assassination Classroom, Nisekoi, Bleach, Kochikame et Toriko ; une vague marquant un tournant dans le monde du manga des années 2010 et sonnant le début d’une nouvelle ère !
Ne reste maintenant que One Piece, Haikyu, My Hero Academia et Shokugeki no Soma pour assurer le prestige du magazine en terme de ventes sur le marché . Et au Jump, qui dit départ dit aussi l’arrivée de nouvelles séries. 1 an après la « tempête » aujourd’hui, seul 4 séries ayant débutées leur publication en 2016 ont réussis à braver les flots sans pitiés du magazine phare de la Shueisha et ont évitées le naufrage : Yuragi-sou no Yuuna-San, Kimetsu no Yaiba, Spring Weapon Number One et enfin celui qui a le plus marqué les lecteurs dès son premier chapitre et qui présente toutes les caractéristiques d’un futur hit en puissance : Yakusoku no Neverland !
Eté 2016, alors que la fin de Bleach et Nisekoi est confirmée pour début Août, trois nouvelle séries débarquent dans les pages du Jump, parmi elles « Neverland » (les 2 autres, tellement impopulaires, n’ont pas tenu trois mois avant de se faire virer ^^).
Donc, The Promised Neverland, de son vrai titre japonais « Yakusoku no Neverland », est un manga écrit par Kaiu Shirai et dessiné par Posuka Demizu, prépublié dans le Weekly Shonen Jump depuis le 1er Août 2016. La série compte actuellement 3 tomes (le 4ème est prévu pour Juillet) et 38 chapitres.
Un petit résumé de l’histoire : Emma et ses amis, tous des enfants orphelins ont grandi dans un orphelinat du nom de « Gracefield House » depuis leur plus jeune âge et, où ils vivent encore, sous la tutelle de leur « Maman », la seule adulte de l’orphelinat leur donnant jour après jour tout l’amour et l’affection possible. Les enfants mènent tous une vie des plus heureuse et paisible. Cependant, pourquoi l’orphelinat est-il cerné par un imposant mur ? Et pourquoi les enfants n’ont-ils pas le droit de le franchir ? Qui y a-t-il de l’autre côté ? Emma et ses amis, persuadés qu’on leur cache quelque chose feront tout pour découvrir le mystère de l’orphelinat et la vérité qu’il recèle. Voilà pour le pitch global sans trop spoiler.
Ces derniers temps, je ne rate aucune sorties au rayon mangas dans le Jump, chaque nouveau manga j’y jette un œil et, en fonction de mon impression vis-à-vis du premier chapitre, ou je continu si j’apprécie, ou je lâche si je me suis ennuyer. Le premier chapitre de Neverland m’avait vraiment fait de l’effet à l’époque. Clairement, d’emblé, en lisant le pitch de départ et le premier chapitre, on comprend tout de suite, Neverland n’est pas un manga commun . Loin des habituels Nekketsu, school life et autres mangas de sport, le truc se distingue de la masse.
Yakusoku no Neverland est sans aucun doute le manga le plus original qu’on ait vu au Shonen Jump depuis Assassination Classroom en 2012 ! Entre Drame, aventure, Thriller, surnaturel, psychologique basculant limite dans l’horreur par moment, YnN est une habile potion, philtre des plus intriguant réunissant dans la même marmite une recette hybride entre du Assassination Classroom, Shingeki no Kyojin mélangés à la noirceur d’un Death Note ; tout ça en même temps ! ^^
. L’histoire de Neverland est très très bien trouvée, très intrigante ; dès les premières planches le lecteur est immédiatement immergé dans cette atmosphère étrange. De chapitre en chapitre, l’écriture et les dessins arrivent à installer un suspens des plus haletant en enchaînant les twists, les retournements de situations et les révélations à travers le suspens incroyable d’un récit sans aucune prévisibilité ! Je n’avais encore jamais ressenti autant de peur, de craintes pour les personnages, jamais je n’avais fait l’expérience d’un tel sentiment d’angoisse en lisant un manga et c’est en ça que YnN marque pour moi une nouvelle expérience ! A chaque chapitre les mangakas arrivent (parfois en une seule page) à redistribuer toutes les cartes !
Dans Yakusoku no Neverland, ce n’est pas l’action qui prône mais d’avantage les personnages et la psychologie des personnages, leur angoisse, leur oppression, leur peur. Le récit prend son temps mais les chapitres sont pourtant loin d’être vides. Aussi, K.Shirai et P.Demizu semblent vraiment savoir ou mener leur manga. Tout est calculé au détail près, mûrement réfléchi et rien n’est laissé au hasard. Le manga a un lointain air familier avec Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaires de Lemony Snicket auquel on aurait rajouté un dessin quasi expressionniste style Tim Burton ! (une coïncidence avec la sortie de Miss Pérégrine et les enfants particuliers ?! ^^ l’année dernière).
Comme je le disais, le dessin du manga peut être qualifié d’expressionniste. Les illustrations de Demizu arrivent très efficacement à donner de l’épaisseur psychologique aux émotions des personnages, un très bon vecteur pour le lecteur de même ^^. Les graphismes par moment ont même pratiquement un certain sens allégorique . Une autre chose qui m’a bien plut, c’est que pour la première fois, j’ai eu l’impression que le découpage case par case avait une utilité, qu’il avait été intégré non seulement esthétiquement mais aussi dramatiquement car les cases et la mise en scène des dessins renforcent, nous forcent même à ressentir le malaise, le glauque, le désespoir des orphelins de Gracefield House.
Les personnages sont très attachants, c’est pas souvent mais cette fois ils sont TOUS intelligents, très attachants car comme eux, nous lecteurs sommes aussi démunis qu’eux face à leurs mésaventures (j’appui beaucoup sur l’aspect drame mais le récit n’est pas pessimiste au point de plonger dans la pathétique-tragique, c’est dramatique mais fascinant, pas triste).
Au moment où j’écris cette critique, l’arc de l’orphelinat atteint son dénouement et les mangakas commencent à étendre l’univers mystérieux de leur manga, reste à savoir comment va évoluer YnN, va-t-on basculer dans du nekketsu plus classique ? va-t-on en rester à cette atmosphère de thriller-horrifique-psychologique ? J’attends beaucoup de la suite, confiant, et je prédis un grand succès au manga dans le jump (pour info le 3ème tome du manga s’est vendu plus de 120 000 exemplaires en 13 jours de mise en vente, c’est plus que Yuna ou Black Clover qui sont tous les deux dans la magazine depuis plus d’un an ^^) en espérant très vite le voir dans les librairies françaises et rêvant d’une adaptation en anime.
PS : la note pourra changer en fonction de l’évolution de l’intrigue