Kirkman nous pousse à nous interroger sur notre humanité.

Depuis que j’ai recommencé la lecture de Walking Dead, avec la belle collection Prestige de Delcourt, je suis devenu complètement accroc ! J’ai bien du mal à ne pas jeter sur les tomes les uns après les autres, on est bien loin de ce que je ressens avec la série télé, où je lutte avec ma chérie pour espacer le plus possible le visionnage de chaque saison.
Le deuxième tome nous avait laissé avec un Rick complètement à bout, qui pète, une fois de plus, un câble, lâchant que c’étaient eux, les survivants, qui étaient en fait les véritables morts-vivants !


Le rôle de leader est loin d’être une position facile. Rick peut en témoigner ! Le deuxième tome de Walking Dead va mener Rick au bord de l’implosion. Il coupe la jambe d’Allen pour éviter de le voir contaminer, il prend des décisions de plus en plus dictatoriales, il passe à tabac un homme jusqu’à se réduire la main en miettes, il se bat avec Tyreese… Cela commence à inquiéter ses amis qui décident de lui reprendre les rênes du groupe et de les partager entre plusieurs personnes.


Si les tensions se sont apaisées au début de ce troisième tome, elles sont toujours là, prêtent à exploser de nouveau.


La vie à la prison suit son cours. Les différents membres du groupe retrouvent un semblant de vie normale. Si l’on peut encore parler de vie normale à ce stade là. L’inspection et le nettoyage de la prison continuent tranquillement, et le groupe tombe alors sur l’armurerie et découvre, notamment, sur des armures anti-émeute très solides et très protectrices.


Glenn et Rick décident de les utiliser en extérieur, voir ce qu’elles valent, accompagnés par Michonne. Alors qu’ils sont en vadrouille ils assistent, au loin, au crash d’un hélicoptère ! Forcément, nos trois héros partent sur les lieux du crash pour tenter de secourir les éventuels survivants et surtout apprendre d’où ils viennent !


Ils ne le savent pas encore, mais ils se mettent en route, dès lors, pour un voyage qui va les marquer très péniblement, très violemment…


L’hélicoptère est vide, les survivants ont été emporté, Rick comprend donc qu’il doit y avoir un autre « clan » non loin du lieu du crash. C’est ainsi qu’il vont découvrir la petite ville de Woodbury. C’est là, que d’autres survivants ont établi leur camp de survie, à travers quatre quartiers de la ville qu’ils ont complètement fermé et barricadé.


Rick, Glenn et Michonne font la rencontre du Gouverneur, le leader de cette communauté. Lorsqu’ils apprennent que pour se divertir, les habitants de Woodbury assistent à des combats dans une arène entourés de rôdeurs prêt à dévorer le combatant s’approchant trop près ! En comprenant que ces rôdeurs sont nourris par le Gouverneur et ses hommes par des hommes et femmes qu’ils capturent, Rick comprend qu’il vient d’atterrir dans un lieu sordide, sinistre, d’où il risque de ne pas pouvoir repartir !


On ne va pas rentrer dans les détails, pour ne pas gâcher la lecture, mais ce que Glenn, Rick et surtout Michonne vont vivre à Woodbury est d’une horreur sans nom ! Des tortures qui vont les marquer dans leur chair mais également leur esprit, pour longtemps, très longtemps ! Pour toujours en somme.


Nous plongeant dans une violence incroyable avec ce troisième tome. Robert Kirkman, concrètement, avec certaines scènes, nous montre qu’il ne reculera devant rien pour nous exposer la cruauté, l’horreur de ce nouveau monde devant nos yeux incrédules. Le personnage du Gouverneur est tout simplement monstrueux, un tordu comme j’en ai rarement vu et qui nous pousse à une curiosité malsaine car elle est presque jouissive. On reste scotché devant cette horreur, choqué, mais aussi admiratif de voir un scénariste ne pas y aller avec des gants. Robert Kirkman nous propose un monde apocalypse, on l’a !


Avec ces deux nouveaux chapitres, Robert Kirkman nous fait prendre conscience, que les zombies, les rôdeurs ou les marcheurs, peu importe comment on les appelle ne sont pas les principales menaces des survivants. Ils sont là, ne bougeront plus de là, il faut savoir vivre avec, ils ne deviennent en quelque sorte qu’une nouvelle constante du monde dans lequel nos héros évoluent. Et justement, on évolue, on s’adapte ! La seule inconnue dans l’histoire c’est la façon dont on va s’adapter et c’est ce qui fait que le menace première, principale, j’ai envie de dire unique pour l’Homme, c’est tout simplement l’Homme ! Et le Gouverneur en est le parfait exemple !


Après quand à savoir qui a la bonne méthode, et par là j’entends pas la plus jolie ou la plus respectable, mais uniquement de celle qui permettra de survivre ! Quel camp propose la meilleure « évolution » ? Comment nous, vous, moi, réagisserions-nous dans de telles circonstances ? Est-ce que vous arriveriez à garder votre part d’humanité ? Est-ce que je deviendrais une sorte d’animal sans foi ni loi ? Impossible de le savoir concrètement, on ne peut que se projeter, et c’est ce qui rend ce récit aussi fantastique ! Il nous pousse à nous projeter en nous montrant la réalité de façon la plus crue possible ! Aussi monstrueuse soit-elle !


Graphiquement, Charlie Adlard est l’artiste le plus adéquat pour Robert Kirkman. Le dessinateur parvient à merveille à retranscrire cette monstruosité de situation ! Ses dessins nous plongent encore davantage dans l’horreur qu’est devenue la vie, cette oppression qui ne se décolle plus de notre coup. Et toujours, sans tomber dans le voyeurisme malsain ou trop dégueulasse.


Bref, en plus d’être un récit dont on ne décroche pas, Walking Dead est un formidable outil pour juger de notre propre humanité, pour essayer de voir jusqu’où nous pourrions aller. Personnellement, je pars du principe, que tant que l’on est pas choqué, on peut concevoir l’éventualité. Lorsque cela devient trop insoutenable, on sait où nous aurions du mal à aller. Formidable récit d’anticipation, Kirkman effectue un travail sur ses personnages totalement incroyable !

Romain_Bouvet
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le 27 juil. 2018

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