La dernière aventure publiée à l'époque de la réalisation du film puis de son adaptation en album fut Vol 714 pour Sydney. Après deux adaptations inédites en film avec Jean Pierre Talbot et des dessins animés tirés de récits existants il fut décidé de concevoir une histoire inédite vu que la vingt troisième aventure signée Hergé tarde à venir.
Des éléments furent empruntés à des récits existants :
Le vol au musée océanographique qui nous fait penser à celui d'un fétiche dans l'Oreille cassée au musée ethnographique,
Le nom du vol où se trouvent nos amis à bord qui nous renvoie à Vol 714 pour Sydney,
Le grillage qui fait penser à Tintin au pays des Soviets,
Le sous marin du professeur Tournesol déjà présent dans le trésor de Rackham le Rouge,
Le pilote malhonnête qui fait tout pour se débarrasser de nos amis comme celui de l'avion pour Klow dans le sceptre d'Ottokar qui éjecte Tintin ....sans oublier une nouvelle invention du professeur Tournesol pouvant attirer des gens mal intentionnés et pouvant être dangereuse.
....sans oublier Bianca Castafiore dont le passage fait penser à sa première apparition dans le sceptre d'Ottokar.
Nos amis rejoignent le professeur Tournesol en Syldavie dans sa villa pour passer des vacances. Mais celles-ci ne seront pas de tout repos avec des malfaiteurs qui rôdent autour et dont le chef de la bande dispose d'un repaire sous un lac artificiel.
On a droit à une présentation soignée avec reprise des décors utilisés pour le dessin animé. Greg nous fait redécouvrir la Syldavie, pays du Sceptre d'0ttokar et de l'aventure lunaire tout en y ajoutant une danse locale : la Blouchtika.
Notons qu'il n'est pas question d'évoquer l'eau minérale déjà présente dans Objectif Lune et de faire réapparaître les malfaiteurs présents dans le Sceptre d'Ottokar et ni de parler de la Guerre Froide mais de mettre en conflit Tintin et le plus célèbre des méchants : Rastapopoulos.
Si l'aventure n'a rien à voir avec celles conçues par Hergé on est assez tenu en haleine face à ce qui arrive à Tintin et aux deux jeunes enfants syldaves dont on appréciera leur gentillesse et leur sympathie. On peut supposer que ce duo frère et soeur soit inspiré des personnages Jo et Zette, autre série signée Hergé et que le titre l'éruption de Karamako ( le rayon du mystère ) ait servi de modèle pour le repère de Rastapopoulos.
On a droit à quelques bons moments de lecture même si cela ne vaut pas une véritable aventure signée Hergé ...avec sur le pupitre de Rastapopoulos des gadgets de type James Bond.
On regrettera le fait qu'on ait limité le nombre de pages à 44 et qu'on ait coupé certaines scènes avec par moments des vignettes comprenant un texte résumant une action alors qu'il aurait été possible de les développer si on avait opté pour un nombre de pages plus important. Cependant la lecture n'est pas trop désagréable et les décors donnent envie de découvrir la Syldavie qui ne sont autres que ceux qu'on pouvait rencontrer en ex- Yougoslavie.