Surfant sur le succès critique rencontré par Chiisakobé, la dernière saga en quatre tomes de Minetarô Mochizuki (et grande gagnante du prix de la série lors du dernier festival d'Angoulême), les éditions Le Lézard noir publient cette année Tokyo Kaido. Réalisée juste avant, cette série publiée au Japon en 2008 amorçait le virage graphique pris par l'auteur, désormais chantre d'un manga aux dessins ultra épurés, très proche de la ligne claire franco-belge.
Dans Tokyo Kaido, Mochizuki nous entraîne dans les couloirs d'un institut spécialisé dans l'accueil de jeunes gens souffrants d'étranges pathologies. S'ils étaient en arrière-plan dans Chiisakobé, ce sont désormais les enfants qui sont au cœur du récit. Livrés aux bons soins d'un excentrique docteur, Hashi (qui dit tout haut ce qu'il pense), Mari (qui ne voit pas les êtres humains), Hideo (qui se prend pour un super-héros) et Hana (qui a des orgasmes incontrôlés à longueur de journée) attendent que l'on soigne leurs drôles de TOC pour pouvoir s'insérer dans la société. Troublant.