Les Dalton s'internationalisent
Sur le même principe que les Dalton dans le blizzard, ce trente-et-unième tome des aventures de Lucky Luke nous met en scène un voyage à l'étranger des 4 bandits les plus méchants et bêtes du Far-West. Bien que reposant grandement sur le stéréotype des mexicain, ce tome ne se limite pas à cela. En effet, il est à noter qu'il est un des rares tomes où les Dalton ne s'évade pas. Pire, ils veulent même s'installer tranquillement dans leur cellule au début. Mais chassez le naturel et il revient au galop. Alors que Emilio Espuelas, le plus grand bandit mexicain les libère, les 4 frères refusent bien vite de perdre la liberté gagnée par hasard.
Il faut dire qu'Emilio ne veut pas tellement les laisser libre, persuader de voler de l'or il se retrouve avec 4 criminels américains, plutôt les exécuter qu'avoir des bouches inutiles à nourrir. Pour les Dalton, il n'y a pas de choix : ils vont devenir prof de crimes pour rester en vie, sans être à contre-coeur ce choix ne s'oppose pas à la décision du début d'avoir une vie simple.
Autre particularité du tome, Emilio Espuelas est représenté comme un vrai bandit, quelqu'un de véritablement dangereux ... Mais aussi doté d'un sens de l'honneur et d'une grande intelligence. Quelqu'un qui aime la culture et le respect, qui ne se montre pas trop téméraire et qui soutient ses hommes. Quelqu'un qui veut également voir son pays rayonner.
Bref au delà de ce personnage intéressant qui tient une partie de l'album, ce dernier repose grandement sur l'anomie dont souffrent les Dalton. En effet, ils aimeraient montrer à Espuelas qu'ils sont de dangereux criminels mais malgré tout, le Mexique n'est pas les Etats-Unis, l'aspect "campagne" est tellement plus fort. Il n'y a même pas de banque à vider, c'est dire ! Au final, après avoir tout tenté et toujours échoué, c'est comme une évidence et une fin normale que Lucky Luke vient arrêter les 4 frères.
Enfin, petite note : via Rantanplan, Goscinny et Morris nous offre un message sur les combats de coq. Une intention touchante qui, le temps d'une case, remet du sérieux dans Lucky Luke.