Le comics qui t'assène la vérité à coup de massue
J'ai longtemps été intrigué par ce comics avant de franchir le pas. Je me souviens de ces couvertures exotiques où j'ai cru vaguement comprendre que l'on causait journalisme. Et un jour, sur un coup de tête, je me décide d'acheter le premier tome. Mon RER arrive, je me pose et commence la lecture de ce qui allait me rendre accroc durant les 6 prochains mois.
C'est délirant, c'est osé et surtout c'est monstrueusement génial. Spider Jerusalemen est LE meilleur perso de comics que j'ai vu depuis un bout de temps. C'est un enfoiré fini, personne ne peut le blairer et pourtant c'est surement l'une des dernières personnes intègres de la Ville. Avec lui, tout le monde en prend pour son grade, du minable petit dealer jusqu'au président. Tous seront soumis à l'implacable recherche de la Vérité entrepris par notre anti-héros. Et autant le dire tout de suite, mieux vaut accrocher au caractère atypique de Spider tellement il est omniprésent. Perso, j'adhère à fond.
Mais ce n'est pas pour autant le seul personnage principal. Il y a également la Ville, sorte de New-York du futur version trash. Une nouvelle religion y éclot toutes les 10 minutes, le clonage d'humain y est autorisé dans l'unique but de pouvoir s'adonner au cannibalisme et le sexe y est tellement omniprésent que même les émissions pour enfants y ont droit. Ce n'est pourtant pas le lieu de perdition auquel on pourrait croire. Si effectivement tous les vices de l'humanité semble s'être réuni dans cette seule ville, tout n'est pas non plus à jeter. C'est simple, on y trouve aussi bien le pire que le meilleur de ce que l'humanité peut produire.
Et c'est au milieu de ce beau bordel que tout se joue. En tant que journaliste, Spider en profite pour aborder différents thèmes avec son cynisme et son humour bien à lui. On passe de la politique à la prostitution enfantine, le tout entrecoupé d'histoires délirantes impliquant notamment la tête de l'ex-femme de spider et un enfant sans tête. A noter également une aversion profonde de toutes formes de religion. C'est bien simple, absolument aucun personnage religieux n'est présenté sous un jour favorable. La scène de la convention religieuse est d'ailleurs particulièrement exquise, Spider s'y donne à fond pour dénoncer l'hypocrisie qui s'y cache et le fait avec brio.
Ce que j'ai également beaucoup apprécié, c'est de voir que la fin n'a pas été bâclée. Elle conclue parfaitement l'œuvre de Warren Ellis et se permet un ultime pied de nez absolument génial.
Du grand art !
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