Pourquoi? Pourquoi foutre une telle note (hum, la meilleure en fait) à un comic-book? Qu'est-ce qui rend cette lecture savoureuse au point de lui attribuer la notation ultime?
C'est un tout en fait. Ce n'est même pas basé sur des faits, sur du réel. Oh, je pourrais bien dire que les dessins de Robertson regorge de petits détails, de trouvailles intéressantes, et servent à donner vie à ce monde impitoyable (bonjour Dallas) ancré dans une SF crade et sordide.
Je pourrais également dire que le scénario de Ellis nous surprend tout du long, nous révolte, nous donne envie de rentrer à l'intérieur des pages pour aller péter des gueules et casser des bouches.
Mais quel intérêt de dire ça? Ce sont des faits, des choses que tout le monde, ou la majorité des gens en tout cas, savent déjà. Qui, que ce soit les fans inconditionnels de comics ou les petits néophytes ayant tout juste tapé sur google "best comics of all time", ne connait pas Transmetropolitan? Bien peu, j'imagine.
Mais alors, on revient au début. Pourquoi 10?
C'est un sentiment. Une impression.
Peut être que, quand je l'ai lu, j'étais dans un état d'esprit positif. Que j'avais envie de lire ça, spécifiquement, sans le savoir. Peut être que la musique que j'écoutais en même temps seyait à merveille. Peut être que je n'ai pas été dérangé pendant toute ma lecture. Peut être même, simplement, que le format convient parfaitement pour s’immerger dans l'histoire.
Qu'importe au final, ce bouquin se retrouve avec 10. Spider Jerusalem est accroc à la vérité, je le suis aussi et je suis accroc à ce comic-book. Que ce soit les longs arcs narratifs ou les magnifiques stand-alones (les histoires courtes, en un numéro, pour développer l'univers, sans rapport immédiat avec l'intrigue première. Non, non, ne me remercie pas jeune lecteur), tout est bon. Notamment l'épisode sur les "ressuscités", avec Marie. Faites un tour vers ce numéro, vous ne serez pas déçu tant cela transpire l'humanité.
Et j'espère que, comme moi, quand vous verrez Spider assis sur un toit en train de raconter l'histoire de la vie (merci Simba), vous aurez ce frissons, ce frisson qui vous poussera à vous dire "Ouais, non, là c'est sur, je veux suivre Spider Jerusalem. Je veux aller avec lui jusqu'au bout".
Et vous savez quoi? Jusqu'au bout, c'est bon. Très bon.