Fort de son expérience personnelle, Derf Backderf reprend ses crayons pour nous dépeindre le visage caché de l’American Way of Life.
J.B., 21 ans et fraîchement sorti de l’université, cherchait un emploi pour quitter le domicile familial. Qui aurait cru qu’il se ferait embaucher dans le service municipal en qualité d’éboueur ? Nous suivons donc J.B. et ses collègues dans leur tournée quotidienne de ramassage des ordures. De quoi se sentir sale sans bouger de son canapé.
L’œuvre de Backderf peut faire parti du Brat Pack, ce mouvement littéraire qui nous offre une image des individus vides de sens. Comme les personnages de Bret Easton Ellis ou de Chuck Palahniuk, ceux de Backderf cherchent à se faire reconnaître de l’autre au travers de leurs actions et de leurs attitudes, quitte à masquer un malaise bien plus profond. Les déchets et les hommes deviennent indissociables, tout comme les membres du service public ne vivent que par leur métier. Le plus terrifiant, c’est que beaucoup existent réellement !
Côté graphismes, les dessins de Backderf sont toujours aussi marquants et reconnaissables. Trashed est sale, Trashed rend mal à l’aise, mais il le fait bien. Le coup de crayon sert le récit de manière terriblement efficace.
Il faut le reconnaître, même si le message que nous transmet l’auteur est fort et le style affirmé, l’ensemble reste moins fort que son excellent Mon Ami Dahmer.