Bon scénario pour une fois!
Danger Girl est un titre que j’aime lire, c’est carrément sans prise de tête, des aventures fun, loufoques et riches en action, avec des héroïnes hautes en couleur mais qui souffrent de deux choses selon moi, depuis les tomes parus chez Soleil, des dessinateurs bien souvent qui ne me parlent pas, et l’absence d’une bonne vieille histoire à la Indiana Jones qui mêle une intrigue fantastique, de l’action à gogo et des personnages charismatiques. Dommage, car il y a déjà pas mal de ces ingrédients déjà en place. Espérons que ce Trinity change la donne et fasse passer le titre de quelque chose de plaisant à quelque chose de vraiment bon.
L’équipe Danger Girl rassemble la fine fleur des agents secrets de la planète : Abbey Chase, archéologue au passé trouble, spécialiste des armes à feu ; Sydney Savage, ex-membre des services secrets australiens qui manie le fouet comme personne ; sa sœur Sonya, archer hors pair ; et Valerie Evans, alias Silicon Valerie, experte en technologies de pointe. Sous l’égide de leur mentor Deuce, ancien agent du MI-6, et assistées de Johnny Barracuda, leur agent de liaison à la CIA, les quatre amazones, aussi redoutables que glamour, arpentent le monde dans des missions à haut risque.
Retrouvez dans ce volume Abbey, Sydney et Sonya embarquée chacune sur un continent différent aux prises avec un complot international qui pourrait leur être fatal… De Londres au Congo en passant par le désert égyptien, trois intrigues, trois dessinateurs, mais un festival unique d’action, d’humour et d’aventures à couper le souffle !
Comme dans un film d’Indiana Jones, l’action de ce Danger Girl Trinity démarre dès la première page, on retrouve Abbey en pleine action, histoire de plonger tout de suite dans le bain. Et alors qu’elle réussit à mettre la main sur l’artéfact qu’elle recherchait, la voilà embarquée dans une nouvelle aventure… Elle se retrouve aux mains et à la merci d’un tyran en Egypte, le sultan prince A’Zeel Amahz. Ce dernier est à la recherche d’une antique couronne qui pourrait remettre en cause sa légitimité sur le trône. Pour empêcher les Danger Girl de venir la sauver, au même moment, Sydney, en pleine romance à Londres, et Sonya, en chasseuse de primes au Congo, sont attaquées…
L’histoire prend de suite, mélange de fantastique, d’archéologie, d’action avec un brin d’humour. Je suis rentré de suite dans l’histoire pour n’en ressortir qu’au moment de voir la dernière page. Et le fait de suivre cette aventure à travers trois parties, chacune centrée sur l’une de nos héroïnes, et avec trois dessinateurs en rajoute encore assez impression d’immersion, il n’y a aucun temps mort, aucun temps de repos, tout en restant intéressant.
Toujours de bonnes scènes d’actions donc, cascades, explosions, combats dans tous les sens. Des personnages toujours aussi plaisant à suivre, tant au niveau esthétique que dans leur façon d’agir. Quelques bons nouveaux personnages (si on les revoit par la suite) avec le petit copain très riche de Sydney et essayant tant bien que mal d’assimiler que c’est une espionne, et la « proie » de Sonya : Dallas, personnage plein d’humour et ne reculant devant aucun mensonge pour essayer de se faire la mal, comme lorsqu’il dit savoir piloter un avion… En même temps, cela n’est pas une grosse surprise, Danger Girl nous a toujours offert des personnages au top, principaux comme secondaires, des personnages auxquels on s’attache immédiatement comme avec nos trois héroïnes.
Si je suis enfin comblé par l’histoire que j’ai adoré, c’est un peu plus mitigé niveau dessin. L’idée d’un dessinateur par héroïne est plutôt bonne. On retrouve John Royle pour Abbey. Il nous offre peut-être les planches les plus riches, comme avec la double page bourrée de détail où la carrière d’Abbey est résumée. Ses héroïnes sont pulpeuses et sexy à souhait. Je ne suis pas partisan de ce genre de personnages à la Jim Lee en général, mais Danger Girl fait exception, c’est un peu le nerf de la guerre du titre. Pulpeuses donc, mais sans être vulgaires, juste très belles.
Sydney Savage est dessinée par Harvey Tolibao. Toujours égal à lui-même, des corps sublimes, une action merveilleusement retranscrite mais des visages le plus souvent foirés, surtout avec le nez et les yeux.
Enfin, Stephen Molnar s’occupe de Sonya Savage. Gros soucis pour moi, le style me fait trop penser à Frank Cho dont j’ai horreur du trait. Néanmoins, beaucoup de talent sur les scènes d’humour où Sonya et Dallas s’hurlent dessus. Je ne suis pas fan cependant de ses personnages et de sa façon de retranscrire l’action.
Au final, tous les styles et tous les artistes ne plaisent peut-être pas à tout le monde mais ils ont le méritent d’aller dans le même sens, nous offrir trois héroïnes caliente et retranscrire de la meilleure façon qui soit l’action imaginée par un Andy Hartnell toujours autant inspiré. J’aurais adoré que tout le tome soit l’œuvre de John Royle.
Bref, Glénat Comics continu de nous offrir du Danger Girl, et j’ai envie de dire merci. Merci, car la qualité scénaristique augmente à chaque volume. Et nous avons le droit avec ce tome Trinity, à une très bonne histoire, avec toujours cette surcharge d’action et nos trois héroïnes : Abbey, Sydney et Sonya toujours aussi belles, aussi fun, toujours aussi marrantes. Une lecture fort divertissante, donnant de plus en plus l’impression de suivre une excellente quête d’Indiana Jones au féminin ou de Sydney Fox multipliée par trois. Merci Glénat de continuer ce titre, car une fois passé les aventures un peu tape à l’œil sans fond pour aguicher et appâter le lecteur, Andy Hartnell nous offre maintenant des histoires avec un plus de contenu tout en gardant le credo de départ, action à gogo et belles plantes. Un tome que l’on dévore tellement c’est fun à lire !