Run continue son petit monde de Mutafukaz avec ce second tome des plus agréables. Angelino et Vinz, son pote à la tête enflammé, continuent de fuir les hommes en noirs qui en veulent à Angelino depuis qu'il s'est découvert d'étrange capacités. Premièrement : voir des ombres maléfiques chez des êtres à l'apparence humaine. Mais surtout, deuxièmement : il passe parfois en mode ninja et devient alors une véritable machine à tuer. Angelino aura bien besoin de ses pouvoirs pour semer la police et les hommes en noir.
Pour autant, lui et Vinz ne vont pas forcément ne rien faire face à une fusillade de gangs asiatiques. Les voilà donc impliqué dans une guerre entre un gang japonais et un gang chinois.
Dans le même temps, les catcheurs américains s'unissent pour réaliser leur mission ancestrale : défendre la Terre contre les forces du mal.

Autant assumer tout de suite cet état des faits : Mutafukaz est un bordel incroyable qui aurait pu s'appeler "on se barre en couille". Sans rien expliquer, Run amène une ambiance de course-poursuite sans queue ni tête absolument délirante, mais diablement bien écrite. Par rapport au tome 1 qui ressemblait à une introduction sans contenue, ce second tome est un tour de force.
En effet, bien que l'histoire progresse peu et ajoute pas mal de question, on est vraiment passionné par le récit. Déjà grâce à l'énorme dose d'action présente. Clairement, on ne s'ennuie pas. Mais surtout, il y a un vrai talent dans la narration de Run, talent trop souvent mis de côté à cause de son style graphique hors-du-commun. Mélange entre comics, manga et franco-belge, influencé par la culture hispanique et les films de Tarantino, Run réalise une œuvre sans concession particulièrement séduisante.

Le trait est varié et la colorisation, très réussie, nous captive. Notons l'absence de couleur et l'ambiance manga lors de la guerre de gang. L'histoire est évidemment, totalement folle, pour autant, dur de ne pas être sous le charme de cette BD qui assume sa folie. On adore et on en redemande, c'est évident.
Bien que les questions se fassent plus nombreuses, et les réponses trop discrètes, on ne peut pas adhérer à cette superbe leçon d'écriture (et de dessin) où le chaos devient plaisant.
mavhoc
7
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le 4 févr. 2015

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