La belle Blatte, le cafard sans queue ni tête

Grand amateur de Berserk (c'est peu de le dire), j'ai été emballé au départ à la découverte de ce Ubel Blatt qui avait tout de la perle de dark fantasy qui me permettrait de patienter entre 2 tomes de mon guerrier maudit préféré.

Les débuts sont prometteurs, l'histoire s'emballe lentement mais sûrement, et si les rebondissements ne sont jamais très surprenants on prend plaisir à découvrir pas à pas l'univers et la destinée du personnage principal. Les dessins s'étoffent, les décors donnent vie à un monde qui semblait un peu inanimé de prime abord, l'intrigue qui semblait presque anecdotique prend de l'ampleur également...

... Et puis le mangaka pête un plomb. Ou plutôt, il n'a plus rien d'intéressant à dire ; alors entre deux révélations qui n'en sont pas et quelques molles resucées de son aîné à la longue épée, il se met à nous dessiner des batailles indigestes entre des putains de châteaux qui volent des tomes durant, le tout ornementé d'explosions dans tous les sens dans l'espoir j'imagine d'être un jour adapté au grand écran par ce génie de Michael Bay. Où est le personnage principal, quel est encore son rôle, son but, son importance ? On s'en fout mec, regarde ce château il vole il a une épée immense et puis toutes les nanas sont soit à poil soit en string de combat. Ah regarde, machin chouettzell croise ses potes !! Ah il s'en bat les steaks. Ah putain le salaud il s'en fout au moins autant que l'auteur. Lui tout ce qu'il veut c'est dessiner des combats aériens sans queue ni tête entre des vaisseaux qui se ressemblent tous et des châteaux qui volent. La vengeance, sujet initial du manga ? Même les types qui la subissent s'en foutent, ça en devient gênant là. Le personnage principal, plus résiliant à toute forme de démembrement que le plus hardi des cafards est en train d'envisager d'aller élever des lamas en Patagonie, la seule chose qui l'en empêche encore étant la peur qu'ils soient tous en string en train de violer des gamines en lisant à haute voix du Edgar Allan Poe en celtique. Bon là ça risque de devenir intéressant, viens on met un terme abruptement à cet arc et on recommence à dessiner des mecs dont on se contrefout qui se battent sur des dragons sans personnalité, qui finiront de toute façon par crever dans une explosion dont je serais bien incapable d'expliquer l'origine exacte.

Petit coup de gueule donc, je met 6 parce que c'est beau, parce que l'univers est sympa, mais quel gâchis phénoménal...