Millar termine bien le travail

Qu’il fut difficile de me laisser tenter par la lecture de ce troisième tome. Le précédent ayant été tellement catastrophique qu’il a fallut se motiver pour se remettre en selle, mais je sais que le titre redevient fort sympathique avec l’arrivée de Jonathan Hickman et du titre The Ultimates. Et puis, il faut se dire qu’avec le four qu’à été le second volume, celui-ci ne peut qu’être meilleur, normalement…

Les New Ultimates de Carol Danvers et les Ultimate Avengers de Nick Fury ont pour mission de protéger le monde. Cependant, si la première super-équipe opère en toute légitimité, la seconde travaille dans l’ombre. Les héros l’ignorent encore mais une machination s’apprête à les diviser. La bataille qui en découlera sera meurtrière…
Mark Millar (Civil War, The Ultimates) conclut sa prestation sur la version Ultimate des Avengers dans un récit illustré par Leinil Francis Yu (Secret Invasion, Ultimate Wolverine vs Hulk).
(Contient les épisodes Ultimate Avengers vs New Ultimates #1 à 6)

Commençons avec la bonne nouvelle, puisque ni Frank Cho, ni Steve Dillon ne sont au casting de ce mini Deluxe. Les dessins des six chapitres étant l’œuvre, uniquement, de Leinil Francis Yu. L’artiste philippin est d’ailleurs plutôt en bonne forme et livre un travail assez honnête et plaisant à regarder. Bon, certes, nous avons toujours cette petite impression de statisme dans ses cases, les yeux et les dents ne sont pas toujours au top, mais les expressions passent, les scènes fortes claquent, et c’est un peu ce qu’on attend d’un bon dessinateur.

C’est un peu le foutoir dans le monde suite aux récents événements. On se retrouve quand même avec le Triskélion en Iran, même dans un comics cela n’est pas bon pour la politique internationale. Mais cela n’est, finalement, qu’un problème mineur au vue des événements qui se préparent à venir !
L’équipe de New Ultimates de Carol Danvers (Captain America, Thor, Iron Man, Black Widow et Giant-Man) courent après des terroristes en Bulgarie alors qu’ils magouillent avec des expériences de super-soldats. Quelle surprise lorsqu’ils découvrent que Nick Fury se cache derrière ce trafic !
Pendant ce temps, les Ultimate Avengers de ce même Nick Fury (Hawkeye, Blade, Punisher et War Machine) se battent avec Tyrone Cash, le premier Hulk, lui aussi vendant des super-soldats à d’autres grandes puissances. Au seuil de la mort, il reconnaitra travailler pour Carol Danvers !
Il n’en faut pas plus pour que les deux super-équipes se sautent à la gorge !

Mais cela n’est jamais aussi simple avec Mark Millar ! Qui est le véritable pourri ? Qui pactise avec les autres grandes puissances comme la Corée du Nord ou l’Iran ? Qui ment ? Qui dit la vérité ? Et si les deux leaders étaient impliqués ? Un troisième personnage ne tirait-il pas les ficelles dans l’ombre ? Mark Millar s’amuse avec ces personnages, les torturent, les fait s’affronter pour un ultime rebondissement spectaculaire ! Enfin, cela semblait quand même un peu, beaucoup, prévisible.
Mais on ne peut reprocher à Mark Millar de retourner aux fondamentaux. Des rebondissements, un fond de politique, des trahisons, le fait de ne pouvoir n’avoir aucune certitude, sur aucun personnage. J’aime quand Millar se sert des personnages pour mettre une histoire en avant et non l’inverse.

On peut alors regretter de ne pas avoir eu le droit à cela sur toutes les histoires de Millar sur son retour. On se retrouve avec quelque chose d’assez inégal au final. Et l’on peut regretter de n’avoir que six épisodes pour le grand final, le rythme est tellement soutenu que cela passe trop vite, il se passe tant de choses qu’on a l’impression que le grand final est expédié et n’a pas la place qu’il mérite.

Bref, ce troisième tome est bien meilleur que les deux précédents, surtout il confirme qu’il faut voir le deuxième volume comme une parenthèse à oublier ! Je retrouve tous les éléments que j’avais aimés dans Ultimates, politique, trahisons, personnages malmenés et castagne à un rythme endiablé. C’est ne pas non plus du même niveau, mais cela conclut de bien belle façon le run de Millar.