Des mini-séries qui gâchent l'excellence du titre phare

Je ne suis pas fan de Miles Morales. Ce n’est pas que je n’aime pas le personnage, mais j’ai des relents de vieil aigri par moment, et je suis rarement fan lorsque l’identité d’un super-héros change. Encore plus lorsqu’il s’agit en plus d’un nouveau personnage à peine sorti de ses couches. Néanmoins, Brian M. Bendis, avec ce nouveau Spider-Man a su nous proposer un personnage émotionnellement très riche et au cœur d’intrigues passionnantes. La lecture du premier omnibus n’a pas changé mon avis sur Miles Morales, mais a su me faire profiter de ses incroyables histoires et nous montre que si Bendis est capable du pire (All-New X-Men…), il est capable du meilleur et est l’un des meilleurs écrivains de dialogues qui soient.


Miles Morales est le nouveau Spider-Man. Tourmenté par ses nombreux ennemis, il essaye tant bien que mal de marcher sur les traces de son prédécesseur, Peter Parker. Mais que faire quand la version classique de ce dernier découvre la mort de son homologue Ultimate ? Et comment Miles pourra-t-il résister à Galactus ? Le jeune héros l’ignore, mais il va aussi devoir survivre à la fin du monde !
(Contient les mini-séries Spider-Men (2012), Cataclysm : The Ultimates Las Stand (2014), Cataclysm : Ultimate Comics Spider-Man (2014), Miles Morales : The Ultimate Spider-Man (2014) et Ultimate End (2015))


Ce deuxième omnibus consacré à Miles Morales est bien différent du premier. Si dans ce dernier, nous avions le droit à la série régulière Spider-Man, ce second volume correspond aux épisodes coïncidant avec la fin de l’univers Ultimate. A partir de 2014, et même un peu avant, l’univers Ultimates ne fait que vivre une longue et lente agonie. On sent bien que cet univers, révolutionnaire au début des années 2000, est voué à disparaître !


C’est ainsi que l’on se retrouve avec une multitude de mini-séries, nous promettant, à chaque fois, la fin de l’univers Ultimate, jusqu’à Ultimate End, le véritable clap de fin, durant l’excellentissime Secret Wars de Jonathan Hickman.


Donc autant le dire tout de suite, on perd énormément en intensité dramatique… Au-delà de cela c’est surtout que l’on se retrouve avec plusieurs mini-séries qui ne collent pas vraiment les unes aux autres. C’est d’autant plus dommage, que c’est sur la continuité que Bendis parvient, la plupart du temps à nous captiver.


Il n’y a qu’à voir, la première mini-série se déroule presque deux ans avant les derniers épisodes de du premier omnibus… Avec Spider-Men, Bendis fait se rencontrer Miles Morales et notre Spider-Man, le vrai, l’unique ! Celui de notre Terre !


Suite à un énième plan diabolique de Mystério, notre Peter Parker se retrouve catapulté sur la Terre de l’univers Ultimate ! Quel choc pour lui de tomber sur un autre Spider-Man, dans un autre costume ! Quel choc encore plus grand en découvrant que son alter ego de cet univers est mort ! Mais que Gwen, elle est toujours vivante ! Le choc est, d’ailleurs, tout aussi grand pour cette dernière et pour tante May qui viennent d’enterrer leur Peter Parker !


Il faut bien le dire, cette histoire avec Mystério est totalement gadget, le scénariste se contente de profiter de la présence de Peter dans cet univers pour nous servir une quantité de scène pathos toutes plus indigestes les unes que les autres. Personnellement, je ne trouve aucun intérêt à ses épisodes, qui n’apportent absolument rien à l’univers de Miles. Et graphiquement, Sara Pichelli n’est vraiment pas en forme…


Nous avons ensuite le droit aux deux mini-séries Cataclysm. Au passage, elles sont mal publiées. Il aurait été plus judicieux de nous proposer celle centrée sur Spider-Man avant celle sur les Ultimates. Vu que la fin de celle de Spider-Man coïncide avec le début de celle des Ultimates… Enfin bref…


Dans ces deux mini-séries, l’univers Ultimate a le droit, une nouvelle fois, à la visite d’un personnage de notre univers. Mais cette fois-ci cela sera bien moins sympathique qu’avec Peter Parker, puisqu’il s’agit de Galactus ! Les héros de l’univers Ultimate son totalement dépassé, et ils décident, après de nombreuses défaites, d’envoyer Miles et Reed Richards, dans notre univers, pour y trouver une solution afin de se débarrasser de cette menace sans précédent.


Après une mini-série sans intérêt, on se retrouve ici avec des épisodes centrés uniquement sur l’action et la surenchère. J’ai rarement vu Galactus aussi mal utilisé… Là aussi, on retrouve un dessinateur fatigué, avec Mark Bagley, qui nous avait habitué à beaucoup mieux lors de la centaine d’épisode d’Ultimate Spider-Man.


Nous avons ensuite le droit a douze épisodes de qualité. L’univers Ultimate vivait ses derniers instants et nous nous retrouvions avec de vraies séries. Plus de mini-séries ou d’event pour venir parasiter tout cela. Brian M. Bendis a pu se remettre à ce qu’il sait faire de mieux, travailler sur le côté émotionnel de ses personnages et sur des histoires tenant sur long terme.


C’est ainsi que l’on se retrouve quelques mois plus tard. Miles, qui se retrouve avec une petite amie, Katie Bishop, est toujours sans nouvelle de son père. Ce dernier a disparu durant l’event Cataclysm après avoir découvert que Miles était Spider-Man ! Notre héros va, d’ailleurs, découvrir une partie du passé de son père qu’il ne soupçonnait absolument pas.


Mais durant ces douze épisodes, d’une très grande richesse, va surtout plonger Miles dans le chaos en l’opposant au retour de Peter Parker ! Celui de l’univers Ultimate ! Ainsi qu’à celui de Norman Osborn ! On se retrouve avec comme la désagréable impression de se retrouver plusieurs années en arrière !


Notons également la famille de Katie, la chérie de Miles, qui cache un lourd secret… ! Beaucoup de choses, beaucoup d’action, beaucoup de surprises avant la dernière incursion de Jonathan Hickman, la fin de tout et les débuts de Secret Wars, avec Ultimate Ends !


Bref, un second omnibus, moins indispensable que le précédent. La faute à des mini-séries très moyennes et où les enjeux éditoriaux prennent le pas sur la puissance émotionnelle. Heureusement, au milieu de de tout cela, nous avons le droit aux douze épisodes de la série Miles Morales : The Ultimate Spider-Man et qui ne rappelle à l’excellence du premier tome.

Romain_Bouvet
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le 15 mars 2020

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Romain Bouvet

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