Bon, soyons clair d’emblée, le premier volume ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, bien au contraire. J’avais trouvé cela plutôt poussif, voir trop caricatural et donc lourd par moment. Ne gardant au final la seule Amanda Boland, absolument jouissive comme personnage. Je me suis néanmoins lancé dans la lecture de ce second volume, de par la promesse d’un travail plus abouti, ainsi que pour soutenir Glénat Comics, qui travaille à nous offrir des œuvres différentes de ce que nous propose Urban Comics, Panini Comics et autres Delcourt Comics, afin que cette jeune maison d’édition (dans le comics j’entends) puisse continuer dans les années à venir à nous proposer des œuvres de qualité comme Anna Mercury, Ignition City ou la récente réédition d’Out There !
Quitter le Comic Con en proie aux zombies, c'était la partie amusante de l'histoire. Il faut maintenant fuir San Diego, une ville abandonnée entièrement aux zombies ! Notre groupe de fans dépassés par les évènements, les Fossoyeurs, n’a nulle part où se cacher, et la lutte pour la survie commence alors que la menace zombie se propage progressivement sur toute la côte ouest du territoire…
Savant mélange entre Walking Dead de Robert Kirkman, Runaways de Brian K. Vaughan et Tony Chu pour sa patte graphique décalée et cartoonesque, Fanboys vs Zombies est un comics d'aventure plein d'humour, d'action, de zombies et de références à la culture geek, dont chaque case fourmille de clins d'œil.
Bon, commençons déjà par un premier bon point, Sam Humphries a eut la bonne idée de faire faire un petit bond d’un mois dans le temps à nos personnages, et a fait grandir leur terrain de jeu. On ne se cantonne plus à la seule Comic Con mais à tout San Diego. Et en un mois l’infection a tellement évoluée, s’est tellement propagée que l’on se retrouve dans une ville à la Walking Dead. Cela donne un peu d’ampleur au titre.
Bon par contre en un mois il semble s’être passé pas mal de choses. Un nouveau personnage : Brendan, sorte de Michonne masculin et adepte de la cool attitude toujours en compétition avec Amanda (qui en un mois passe de beauté fatale à gros thon, mais en gardant son aspect totalement délirant !), des portés disparu : Rob et Burger, un mort : J-Mac sauvagement dévoré, un chef de groupe : Jenna et une transformation : l’actrice Missy qui semble être devenue une parodie d’oracle grecque.
Autant le dire, le statu quo à changé, hormis le fait que les zombies sont de plus en plus nombreux ! Et même si beaucoup de nos personnages s’éclatent à trucider du zombie à tout va, Jenna pense qu’il est temps maintenant de quitter San Diego. Ce qui va créer des dissensions dans le groupe, certains ne voulant pas abandonner Rob et Burger à leur sinistre sort, surtout que Missy certifie les avoir « vus ». Kyle va alors partir seul à leur recherche. Les autres partants à la recherche de Kyle. Et là les ennuis, d’autres commencent.
Comme si les zombies ne suffisaient pas, notre petit groupe va tomber sur une Comic Con clandestine, dans les sous-sols d’un immeuble. L’organisateur de cette Comic Con n’hésitant pas à prendre en otage un écrivain, Kurt Kiel (rappelant méchamment Robert Kirkman) pour le forcer à signer autographe sur autographe pour rendre SA Comic Con inoubliable. Un véritable tordu psychopathe ! Et sa folie ne fera que s’amplifier en découvrant que Missy Portman fait parti du petit groupe de survivant. Sa folie passant dès lors un palier, il est prêt à tout pour la faire rejoindre le casting de sa convention.
On pouvait s’en douter, un personnage comme Kurt Kiel, avec son look rappelant Kirkman, ne pouvait que rejoindre notre petite équipe de survivants et il s’avère être un spécialiste des zombies, étonnant. On découvre grâce à lui que les zombies de Fanboys vs Zombies ne se contentent pas de bouffer des humains, non ils… à vous de le découvrir.
Sans être fantastique, Sam Humphries réussit avec ce deuxième tome à relever la barre, à donner de l’intérêt à son histoire, notamment avec l’évolution du statu quo des personnages, ou avec les révélations de Kurt. Humphries a su également se débarrasser de la lourdeur de ses trop nombreux clichés sans pour autant retirer la touche d’humour. Les répliques et les agissements du « bouffon » Amanda n’en étant que plus drôles. Les scènes avec les animaux libérés du zoo sont assez cocasses. Le rythme reste élevé, on a vraiment l’impression que les actions défilent à vitesse grand V, souvent même trop vite. Pas sûr par contre que le trip avec Kyle soit des plus intéressants, cela dit, c’est toujours mieux que ce que je croyais au début.
Un petit mot sur les dessins. J’ai trouvé cela très brouillon, très fouillis, certaines cases sont jolies, mais dans l’ensemble j’ai beaucoup du mal à apprécier les planches. Il est dommage que les looks sympas du premier tome, caractérisant chaque personnage ne soient pas gardé et que l’on retombe bien souvent dans du quelconque.
Petit mot également sur la traduction, j’en parle peu souvent, mais là voir le traducteur nous sortir le « Allo » de Nabilla, cela fait franchement très, très mal… Je suis resté en arrêt pendant quelques instants sur cette bulle en me disant « Sérieux ??? »
Bref, un tome 2 bien meilleur pour Fanboys vs Zombies. Le titre n’a pas vraiment encore trouvé son rythme de croisière, mais il a le mérite d’avoir vraiment commencé après ce bon d’un mois dans le temps. Point de départ de l’intérêt lesté de toute cette lourdeur de clichés. Sam Humphries commence vraiment dès ce moment à bien travailler sur ses personnages, sur la synergie entre eux. On commence à les voir se démarquer les uns des autres une fois qu’ils agissent comme des personnages de comics et non comme des pastiches de personnages. J’étais plus que sceptique à la fin du tome un, je suis plein d’espoir à la fin de ce deuxième tome.
