Le mythe d'Orphée, à la sauce Jules
Allons-y pour une nouvelle critique de ce quatrième album de Jules qui, bien que toujours ponctué d'humour, de voyage inter-stellaire, de familles déjantées, d'amour et d'extra-terrestres étranges, s'avère bien plus sombre que les précédents. Raison étant que Jules, dés le début de l'album, se doit de faire face à la mort, plus notamment à celle de BIdule, son cochon d'Inde, en phase terminale d'un cancer.
L'album tournera autour du combat continuel de Jules contre cette notion de mort, qu'il ne peut accepté sans combattre au préalable, il usera donc en premier lieu de la médecine, puis fera appel à la science pour tenter de sauver Bidule, avant de prendre conscience que la seule aide qu'il peut attendre ne pourra venir que d'un ailleurs lointain. A travers ses épreuves et les opinions qu'il croisera, le garçon comprendra que la mort est une étape obligatoire de la vie, et que c'est celle-ci, et le fait de surmonter la peine qui l'aidera à grandir.
Emile Bravo présente néanmoins l'embarras des adultes face à un enfant qui refuse la mort, ces derniers essayant de le rassurer, évoquant le paradis des animaux, ou estimant que le remplacer permettra au jeune garçon de surpasser la mort prochaine de son animal, c'est pourtant là une erreur comme l'explique Emile Bravo, accepter la mort ne signifie pas simplement le remplacer par un autre être, mais accepter le décés de cet être et de laisser la vie continuer néanmoins.
L'auteur nous fera donc suivre la course contre la montre de Jules, évoquant le mythe d'Orphée dans cette tentative désespérée de sauver son animal. Et alors que l'histoire suit son chemin, celle-ci s'achève sur un coup de théâtre impressionant qui amènera Jules à prendre conscience que la vie ne l'attendra pas s'il reste ainsi coincé à jamais sur un évènement.
Un de mes albums préférés, où Jules entre dans l'âge adulte, où sa relation avec Janet devient de plus en plus sérieuse, et où les personnages défilent, même ceux que nous n'avions plus vu depuis le premier volume, pour notre plus grand plaisir.