On imagine sans peine le plaisir anticipé du dessinateur à qui l’on propose de créer des décors de far west. Ça lui plait de pouvoir mettre en image ce dont il a pu rêver à travers films, récits, autres BD, il s'éclate à créer des paysages propres au dépaysement.
Pour cet aspect, rien à redire, Bouncer respire la sueur, le sang, la chaleur et les peaux puantes à force de cavaler à droite à gauche et de ne croiser que peu de douches.
Petit bémol très personnel pour les visages qui ne m’émeuvent pas vraiment.
L’histoire quand à elle démarre sur les chapeaux de roue avec le récit d’affaire familiales tout ce qu’il y a de plus déprimant: tout à fait à la manière des technopères ou des métabarons et autres dynasties chères à Jodorowski.
Famille, vengeance, quête insensée, mutilations: il ne manque rien à l’univers, et ça n’a aucun mal à se lover dans le contexte de la ruée vers l’or.
Forcément à force d’utiliser les mêmes rouages, on prend ce tome comme un bon début, on attend la suite pour réellement se retrouver embarqué. Pour l'instant Boucner n'est pas désagréable mais ce n'est pas une pépite non plus, et il va falloir creuser un peu pour voir si ça va plus loin.