2020 semble avoir été une bonne année pour parodier les créations de Nintendo. Après Super Nintenbros de Pirate Sourcil et Nikoneda voici Bakamon ! Bien sûr, l’insolent succès de Nintendo avec sa Switch ou ses Pokemon n’est pas sans rapport avec cette production éditoriale.
Le premier proposait des gags généralement sur 1 page, à l’humour un peu gras et décalé, celui-ci propose une aventure sur plusieurs tomes, dont celui-ci nous introduit le contexte.
A moins d’avoir hiberné depuis, pfiou, un sacré bout de temps, il est difficile de ne pas connaître les Pokemon, ces créatures de poche, popularisées par Game Freaks et Nintendo avec un rouleau compresseur de jeux vidéo et autres produits dérivés, relancé par le succès ahurissant de Pokemon Go.
Ce premier tome en reprend donc les grandes lignes, mais à sa sauce, avec un jeune homme poussé à obtenir un diplôme en bestiolemon, à faire le choix de sa première créature, à rencontrer son rival et à partir à l’aventure. Sauf que l’aventure commence à Troumoizy, que notre jeune homme à casquette rechigne, que son rival lui attribue comme nom de dresseur officiel Crétin et que ce diplôme, si on ne l’obtient pas, on devient chômeur, comme papa.
On ne peut pas dire que ce soit des plus entraînants, ça patine encore un peu mais cette petite relecture moqueuse des codes des jeux n’est pas déplaisante. Il est encore difficile à dire si la suite se gondolera un peu plus franchement, quelques pistes semblent être lancées comme avec la dresseuse Sophia-Justine Warra, qui semble en vouloir à cette société qui exploite les créatures. Elle est tout de même rapidement mise de côté, même si on se doute qu’on devrait la revoir dans les tomes suivants.
Mais la principale force de ce Bakamon, pour l’instant, ce sont ses créatures, mignonnes mais surtout loufoques et amusantes, toutes présentées avec une petite fiche d’identité. Pour la plupart, on pressent que l’idée de départ vient d’un jeu de mots léger, ensuite mis à l’image, mais le tout fonctionne assez bien, avec une certaine imagination tout de même. Dans ce tome, on découvre entre autres Meufouine (muffin+fouine), Chenouille (chenille+nouille), Cerfpillière, Caramerle et d’autres encore. Évidemment, ils peuvent évoluer en de nouvelles créatures, toujours aussi farfelues.
L’album est bien dessiné, lisible, mettant en valeur la fantaisie de ses Bakamon, même s’il ne démontre pas une très grande originalité graphique. Avec ses cases aérées, ses couleurs claires, il ne dénote pas avec d’autres titres dans les rayonnages pour adolescents.
C’est bon enfant, sans l’humour un peu sale gosse de Super Nintenbros, on s’y moque sans oser critiquer, mais on s’en amuse tout de même. Mais faute de développements solides pour la suite ce premier tome n’est guère rassurant sur ce que les tomes suivants pourront offrir. La série ne pourra pas uniquement reposer sur ses charmants Bakamon.