Cédric change de look mais pas la recette de l’humour tendre et réussi

Critique et extraits ici: https://branchesculture.wordpress.com/2015/04/20/cedric-cauvin-laudec-look-d-enfer-tome-29-dupuis-critique/

La récréation n’est toujours pas sifflée, et voilà que le plus attachant des héros des cours de récré, Cédric, revient sans que ses auteurs éprouvent le moindre problème d’imagination. Les problèmes du petit garçon sont les mêmes, entre son petit cœur tout mou épris de Chen et les bulletins navrants qu’il ramène à son vendeur de carpettes (ou peut-être est-ce de tapis?) de papa. Mais cette fois, Cédric a peut-être la clé, et s’il changeait de… look?

D’emblée, il y a quelque chose de différent dans ce Cédric aux cheveux nouvelle génération qui apparaît en couverture de ce (déjà) vingt-neuvième album. Hé oui, moi qui croyais que Cédric était né quand j’avais 6 ou 7 ans (mais n’est-ce pas le cas et les idées qu’on se fait sur tous les héros de notre enfance?), je me rends compte que le petit héros blond fêtera, en fait, ses… 30 ans, l’année prochaine! Quelle épopée, et après plus de 1200 planches de gags et histoires courtes, la série ne faiblit pas, trouvant toujours le ressort et les sujets autant dans l’actualité que dans l’intemporalité.

Ainsi, depuis quelques temps, Robert a son propre Peer-book (oui vous savez ces pc portables avec un logo de poire dessus), Jules le grand-père dispose désormais d’un écran plat et la mode des selfies s’empare même des habitudes de Christian, Chen, Cédric et les autres. Cédric qui ressent le besoin de s’affirmer. Par son style cette fois: pourquoi n’essaierait-il pas la mode punk et le style rebelle. Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà le môme avec les cheveux d’un guerrier, oranges et verts en une longue mèche. Sur Chen, la tentative n’a pas l’effet voulu mais il en va autrement de nos zygomatiques. Et entre les souvenirs toujours empreints de tendresse du grand-père, la rivalité de Cédric avec son péteux de camarade Nicolas, la varicelle et les petites disputes dans l’écrin familial qui ne durent jamais longtemps, Cauvin et Laudec jouent toujours sans complexe à explorer une jeunesse rêvée, où les faux pas, les maladresses comptent autant que les pas gracieux et les bonnes intentions.

Encore une fois, les deux auteurs parviennent à nous faire sourire et rire délicatement sans grand renfort de procédé daté. Le bonheur de ce 29ème tome est toujours donné par la même recette: la simplicité à décrire un petit garçon qui n’est ni une teigne ni un enfant de choeur, juste un petit garçon bien dans son temps. Le temps où il fait bon de rire.