Ce tome des New Avengers est le dernier, à l’image du sixième de la série Avengers, puisque les titres se rejoignent de façon concrète après pour la dernière ligne droite avant Secret Wars. Si le troisième tome offrait quelques moments de calme à nos héros, les choses dégénèrent complètement ici, et risque de laisser des traces indélébiles.


Les Illuminati se sont déclarés prêts à tout pour protéger la Terre des incursions. Mais face à une situation de plus en plus critique, ils n’ont à présent d’autre choix que de détruire une civilisation entière… L’équipe osera-t-elle commettre un tel crime ?
Jonathan Hickman (Infinity, Secret Wars), Valerio Schiti (Guardians of the Galaxy) et Kev Walker (Avengers Arena) mettent les héros au pied du mur.
(Contient les épisodes #18 à 23)


Alors que nos héros avaient pu, de manière relative au vu des événements, prendre un moment de détente, à l’image des verres échangés entre Namor et T’Challa, les choses vont prendre une tournure bien différente.
Ce qu’ils ont vu dans à travers le Pont se réalise, ils se rendent au prochain point d’incursion pour y trouver la Grande Société (une sorte de Justice League) incarnant les mêmes valeurs que nos héros. (Quoique… peut-être de meilleure que nos héros…).


Difficile pour les Illuminati d’activer immédiatement la bombe. Culpabilité, impuissance, incapacité, les raisons sont sans doute nombreuses, et nos héros préfèrent chercher une autre solution avec la Grande Société, sans pour autant leur cacher l’existence de la bombe. (Enfin, la Grande Société découvre un peu toute seule son existence…) Malheureusement, les choses ne se passent comme les Illuminati le voudraient, cela se comprend, difficile d’être sur un pied d’égalité lorsque l’un des deux groupes se retrouve avec une énorme épée de Damoclès au dessus de la tête.


L’affrontement est inévitable, et si les deux groupes se valent, l’avantage allant même, peut-être, à la Grande Société, tous découvrent avec stupeur, et horreur, les nouveaux pouvoirs de Docteur Strange. Il faut dire que ce dernier y a sacrifié toute son âme !
Première image choc, qui nous montre jusqu’où nos héros sont prêts à aller pour sauver notre Terre. Mais lorsque vient le moment fatidique, lorsque les dernières minutes s’égrènent, lorsque que les deux Terres sont sur le point de disparaître, et qu’il faut être celui qui déclenchera la bombe, les vrais visages se dévoilent, les convictions laissent place à ce qu’on est vraiment au fond de soi !


Un tome très fort que celui-ci, surtout les chapitres #20 et 21. Nous, lecteurs, nous retrouvons face à nos héros, à ceux qui nous font rêver, devenant de simples hommes avec leurs douleurs, leurs doutes, leur impuissance. Mais plus que cela, ils vont vivre quelque chose qui va les marquer à jamais, réalisant, peut-être, seulement maintenant la montagne infranchissable qui se dresse devant eux.
Jonathan Hickman nous propose une formidable vision de nos héros, où l’on voit leurs vrais visages ! Face à de telles situations, impossible de mentir, impossible de tricher. Et le pire, étant que plus ils se battent, plus ils font tout pour sauver notre planète, plus ils perdent leurs âmes, plus ils sacrifient ce en quoi ils croient et plus ils se dirigent vers leur perte, vers la défaite.


On en revient un peu, de loin, à la réflexion de Kingdom Come, merveilleusement illustrée par Black Panther, lorsqu’il se trouve face aux esprits de ses ancêtres. Qu’est ce que nos héros sont autorisés à faire, quelle est la ligne à ne pas franchir, jusqu’où pouvons-nous leur pardonner leurs actes ? Est-ce que la survie de notre monde justifie la destruction d’un autre, avec son lot de milliards d’innocents ? Peut-on vivre avec un tel fardeau sur la conscience ?


Graphiquement, de manière générale, l’ensemble est assez moyen, pour ne pas dire pire. J’ai horreur de Kev Walker, Salvador Larroca est en très petite forme et Valerio Schiti se contente du minimum syndical.


Bref, ultime tome capital pour la série New Avengers. Jonathan Hickman pousse d’un cran (élevé) l’intensité et le dramatique de son run. Les enjeux prennent une toute autre tournure, alors que le véritable visage de nos héros dans la vérité la plus pure, la plus nue.

Romain_Bouvet
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le 24 juil. 2016

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Romain Bouvet

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