La papesse du style « gros nez » récidive avec un nouvel album autobiographique, consacré, vous l'avez compris, à ses parents, et notamment à son père, personnage qui avait tendance à prendre toute la place. Un opus aux couleurs joyeusement pétaradantes, par moments quasi-documentaire sur les « 30 Glorieuses », avec un couple typique de l'époque : lui, riche patron, ne lève pas le petit doigt à la maison, laissant son épouse dévouée assurer à tous les niveaux et en toutes circonstances au sein du foyer.


On n'envie pas ce père à l'auteure : grincheux, autoritaire, cassant, imperméable à la culture, ne s'intéressant pas vraiment à ses trois enfants, aussi délicat et chaleureux qu'un rouleau de fil de fer barbelé ! Ne citons qu'un épisode, pour vous laisser découvrir le reste : retour des vacances, le petit frère est malade, le père ne veut pas arrêter la voiture, le petit frère en est réduit à vomir dans le bac des hamsters, qu'il a auparavant mis à l'abri dans ses mains. 
Ainsi, l'âge adulte et le départ de la maison seront une vraie libération pour Florence Cestac, dont l’œuvre ne suscitera ensuite aucun intérêt de la part du paterfamilias. Ce n'est qu'in extremis que celui-ci exprimera un peu d'humanité, remerciant sa fille d'être venue le voir à l'hôpital, quelques heures avant qu'il ne pousse son dernier soupir (son dernier râle ?). C'est à la fois grotesque et touchant, dramatique et drôle. Ce pourrait être plombant ; c'est, une fois de plus, irrésistible.
Drustan
8
Écrit par

Créée

le 26 avr. 2021

Critique lue 151 fois

2 j'aime

Drustan

Écrit par

Critique lue 151 fois

2

D'autres avis sur Un papa, une maman, une famille formidable (la mienne)

Du même critique

Chasseur blanc, cœur noir
Drustan
5

Caprice meurtrier

"Chasseur blanc, cœur noir" s'inspire des préliminaires du tournage d' « African Queen » de John Huston et s'achève ironiquement lorsque John Wilson (Clint Eastwood), le réalisateur,...

le 6 sept. 2021

3 j'aime

2

La Corruption
Drustan
8

Mon père, ce salaud

"La Corruption" est une satire cinglante et impitoyable de l'Italie de la prospérité retrouvée, où Bolognini fait voler en éclats la figure du “pater familias”, ici un despote sans scrupules...

le 8 mai 2021

3 j'aime