Une chute semblant sans fin

Plus les tomes passent, et plus j’ai l’impression d’assister à une longue et lente descente aux enfers pour la pauvre Chelli Aphra. Certes, elle n’a plus Dark Vador sur le dos, mais sa vie est devenue bien plus compliquée et menacée depuis que l’ombre de Vador ne plane plus au-dessus d’elle. Comme si elle avait échangé une menace de mort contre une menace encore plus grande. Et avec ce quatrième tome, le choses ne vont pas aller en s’améliorant…

Chelli Aphra est de nouveau incarcérée. Mais cette fois, elle est reliée à un système explosif dans une prison impériale hantée. Pire encore, sa petite amie, l’impériale Tolvan, et son ex-compagne, la contrebandière Sana Starros, sont sur le point de se rencontrer… Heureusement, Aphra a plus d’un tour dans son sac.

Si Spurrier (X-Men : Légion) et Kev Walker (Avengers Arena) poursuivent les aventures de notres archéologue préférée dans ce qui est sans doute le pire plan de sa carrière.

(Contient les épisodes Doctor Aphra (2017) #20 à 25)

La relation entre Aphra et Magna Tolvan est assez chaotique. Dans le fond et dans la forme. Si on a clairement l’impression que Aphra se joue un peu de Tolvan, cette dernière semble véritablement amoureuse. Mais cela ne l’empêche pas de jeter sa bien-aimée en prison ! Et pas n’importe quelle prison, la prison d’Accresker !

Une prison en éternel mouvement, se déplaçant dans l’espace, où les prisonniers, assignés à un robot, et qui explosent s’ils s’éloignent de ce robot, servent de chair à canon pour l’Empire. Une prison d’où même Aphra ne semble pas capable de s’évader. Elle voit ses plans tomber à l’eau, et les interrogatoires qu’elle subit sont de plus en plus intrusifs.

Mais la rencontre avec Lopset, un métamorphe, prisonnier lui aussi, lui donne quelques idées. Elle parvient à contacter Tolvan, en premier plan, puis Tam Posla en plan B, alors que ce dernier est surveillé par Triple Zéro, avide de vengeance contre Aphra, tandis que dans le même temps Hera Syndulla, envoie Sanna Starros sur les traces de Aphra !

Autant dire que si la situation était dramatique pour Aphra, les choses vont encore, très clairement, s’aggraver ! Mais le pire dans tout cela, alors que des personnes, comme Tolvan, viennent véritablement l’aider, Aphra va se montrer égoïste et lancer tous ses plans, agir, uniquement en ne pensant qu’à elle, comme toujours. Mais là, c’est encore plus flagrant. Malheureusement, l’arrivée de Vador et celle de Cornelius Evazan vont mettre, tragiquement, Aphra face à sa monstruosité intérieure et son égoïsme sans limite !

Encore une fois, le sort s’acharne sur notre héroïne, mais il faut bien comprendre que c’est elle qui s’amuse à scier la branche sur laquelle elle est assise. Le retour de bâton est particulièrement violent et cruel cette fois-ci. Mais j’ai envie de dire, à l’image de ce qu’elle fait aux autres. Le final de ce tome, dramatique, n’augure rien de bon pour la suite !

Graphiquement, Kev Walker est de plus en plus à l’aise avec cet univers. Ses créatures sont incroyables de réalisme, l’action est vivante, explosive et complètement immersive. J’aime beaucoup son travail sur les personnages et les émotions qu’ils transmettent.

Bref, un quatrième tome épique et tragique. Chelli Aphra s’enfonce de plus en plus, et on finit par se demander comment elle va pouvoir ressortir la tête de l’eau. Si cela est encore possible. Si Spurrier reprend à merveille la suite de Kieron Gillen.