La lutte s’intensifie entre les membres du Trust et leur ancien bras armé, l’agent Graves. Chaque camp y va de sa stratégie pour atteindre l’ennemi, si bien qu’il est de plus en plus difficile de déterminer qui tient l’arme et qui se balance au bout du crochet… (contient les épisodes #70 à 75)

Histoires de fratries. Cela pourrait bien résumer ce tome. Axel Nagel, l’un des treize chefs de famille du Trust est mort. Et tous ne s’accordent pas sur les circonstances de sa mort. Après débat, il est décidé que la maison Nagel restera l’une des treize, il faut donc que l’un des jumeaux de Nagel prenne la succession d’Axel. Mais qui de Lars ou Anna voudrait de cette place à hauts risques ?
Pendant ce temps, nous faisons la connaissance de Ronnie et Remi, des frères qui ont du mal à communiquer. Ronnie est un petit truand se voyant plus gros qu’il ne l’est, servant de cogneur pour ceux qui ne paient pas le parrain du coin. Un problème va remonter et mettre Ronnie dans l’embarras. Un employé de son patron le vol et il s’agit de Remi, son frère. Jusqu’ à maintenant Ronnie a toujours protégé Rémi. Mais il se pourrait que cela soit la bêtise de trop. Surtout lorsque Graves vient trouver Ronnie avec sa mallette, son flingue et ses balles, car sur la photo de la personne ayant fait foiré sa vie : Rémi !

Tome assez particulier, qui, malgré que je l’ai apprécié, se situe bien en dessous des précédents volumes. Même si l’intrigue principale continue un peu d’évoluer, elle passe cependant un tantinet en second plan, afin de permettre à Azzarello de nous présenter le dernier Minutemen à se faire réveiller. En effet, parmi Ronnie et Rémi, les deux frères, se cache le dernier Minutemen, un véritable boucher ! Ayez le cœur bien accroché.
Et même s’il est effectivement sympa de voir arriver le dernier des sept mercenaires, la première chose que je me suis dit c’est « Zut encore de nouveaux personnages qui vont venir davantage nous perdre. » Car l’intrigue d’Azzarello nous perd davantage à chaque tome.
On ne sait pas vraiment qui est avec qui ? Qui manipule qui ? Que cherche à faire vraiment Graves ? Quels sont les plans d’Augustus Medici ?
Mes idées volent en éclat dans ce tome. Lono serait-il vraiment contre Augustus et contre Graves ? Un simple coup de fil de Graves à Victor me met le doute… Aurions-nous réellement un troisième groupe ? Voir un quatrième si on ajoute Wylie et Dizzy. On s’y perd un peu.

Ce qui est embêtant avec ce tome, c’est que depuis le volume 9, et la mise en action des pions de Graves, on se creuse les méninges pour essayer de comprendre, de deviner les tenants et les aboutissants de tous ces personnages. Et là on nous offre de nouveaux personnages, nous déconcentrant un peu et on perd vite le fil. Et c’est fort dommage car l’histoire de ces deux frères est intéressante, avec quelques codes de Rocky, le boulot de Ronnie, la chambre froide de Rémi. Cette relation conflictuelle et pourtant touchante entre les deux frères, les rend sympathique, et on tremble jusqu’au bout de découvrir quel est celui qui s’avérera être un tueur des Minutemen.

A côté de cela, la chute de la maison Nagel continue. Après la disparition du père, ses enfants : le mollasson Lars et la diablesse Anna vont se retrouver piéger entre deux feux dans le conflit opposant le Trust à Graves. Et les pauvres, sur un fond de Roméo et Juliette limite incestueux vont en payer le prix fort. Preuve que tous ces personnages comme Graves, Lono ou encore Augustus n’ont strictement rien à faire des pions, seul atteindre son but compte. Si nous en doutions encore.
Ce tome en est encore plus sombre, plus noir, plus violent. Graves et le Trust utilisent les gens comme des objets, comme de simples choses que l’on peut sacrifier à sa guise pour servir ses intérêts qui semblent de plus en plus purement égoïstes. Et même si on ne sait rien de la destination finale, elle doit valoir le coup vu le nombre de personnes qui ont été abandonné sur le bord de la route.

100 Bullets est devenus une série avec une telle emprise sur notre cerveau, que ce petit accroc dans le trajet final ne retire en rien notre envie de continuer la route avec tous ces protagonistes !

Le tome se termine avec un dernier chapitre où Graves remet sa mallette à un nouveau personnage, encore, un jeune asiatique se retrouvant avec la possibilité de tuer une femme. Chose surprenante, alors que je me persuadais que Lono n’intervenait plus avec Graves, il vient à son tour motiver le jeune homme…

Bref, petit coup de mou dans l’intrigue, on commence à se perdre, il faudrait qu’Azzarello nous lâche une petite info pour nous conforter dans nos suspicions, que l’on y voit un tout petit peu plus clair. De nouveaux personnages, un nouveau Minutemen, de nouveaux complots, de nouvelles trahisons et surtout de nouvelles interrogations. Il y a de quoi devenir paranoïaque ! Preuve du talent d’Azzarello pour nous narrer son polar noir !
Romain_Bouvet
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

Créée

le 14 déc. 2013

Critique lue 171 fois

2 j'aime

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 171 fois

2

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5