Avec « Un Vaste Monde », il était sûrement important pour Robert Kirkman de faire changer la destinée de notre cher groupe de survivants pour viser une perspective plus large, une échelle plus complexe. En effet, on peut légitimement se dire qu'ils commencent à avoir tout affronté en termes de tensions individuelles, de relations personnelles, il va falloir à un moment donné changer d'échelle. Et c'est ce que nous avons dans ce tome-ci, car la petite communauté d'Alexandria reçoit un énième visiteur qui fait de belles promesses et lance de beaux espoirs dans la tête de nos chers personnages. Je ne dévoile pas davantage l'intrigue ici, car, je le rappelle si besoin, les gros spoilers dans les critiques, voire même les résumés complets, c'est vraiment honteux ! D'un point de vue plus technique, Charlie Adlard se fait bien plaisir dans sa mise en scène en multipliant les points de vue variables et surtout en s'appuyant toujours plus sur des grandes planches individuelles mettant en valeur l'expression d'un seul personnage. Cela sert la volonté de Robert Kirkman de toujours plus s'appuyer sur les relations interpersonnelles et les choix faits par chacun. Même s'il est le narrateur par excellence et que sans lui il n'y a pas de série, le personnage de Rick commence malgré tout à avoir du plomb dans l'aile, car ses réactions commencent à devenir caricaturales… à voir si cela se perpétue par la suite ou sera pleinement justifié par les auteurs. Une très bonne montée en tension, donc, tout au long de ce tome et on devine que le dix-septième, s'il est bien mené, pourrait s'avérer plus que passionnant vu les promesses des dernières pages !