* Spoilers tomes 12 à 16*
Vous allez dire que j'exagère. 5 tomes en une seule chronique ! Oui mais ... Ces 5 tomes sont liés par la démonstration ci-dessous. Egalement, je les ai trouvés moins denses que pas mal d'autres tomes. Kirkman sait où il va (cette putain de planche finale du tome 16 !!!), il met juste un peu trop de temps à mon goût pour ça.
Ces 5 tomes sont consacrés à l'entrée et l'installation (voire même la prise de pouvoir) du groupe de Rick dans la communauté d'Alexandria, ce quartier sécurisé par des murs en bordure de la ville de Washington.
Voici ce qui me parait ressortir de ces cinq tomes : l'antagonisme entre les membres de la communauté et le groupe de Rick. La communauté d'Alexandria est protégée depuis relativement le début de l'épidémie ; nombreux sont ceux qui ne se rendent pas compte de l'horreur de l'extérieur, les enfants grandissent normalement, on assiste même à des banalités de la vie d'avant comme des couples qui se trompent ou un mari qui bat sa femme. Le groupe de survivants sont des warriors, eux. Ils sont parano, armés, violents. Il y a un certain basculement du danger : jusqu'à présent on voyait le groupe comme se protégeant des dangers extérieurs, ici on se demande s'ils ne sont pas le danger.
Mais c'est la survie qui prend le dessus. Rick prend le pouvoir de la communauté, offert par son leader d'origine, qui ne se sent plus à la hauteur (tome 13). Rick et son groupe sont plus forts, plus efficaces, entraînés pour survivre. On voit encore cet antagonisme lors de l'attaque de la horde de zombies qui parvient à entrer dans la petite ville (tome 14). Rick est enfermé dans une maison avec son fils et une femme de la ville et son fils. Il voit comme seule solution pour s'échapper de s'enduire de chair de zombies pour plonger parmi la horde et s'en sortir. Son fils et lui sont armés psychologiquement pour survivre à ça. Pas Jessie et son gamin, qui paniquent et ne s'en sortent pas. Encore un peu plus loin, on voit encore cet antagonisme dans la pseudo rébellion de Nicholas qui voudrait bien retrouver sa petite vie pépère-le-chat (tome 15). Encore une fois Rick l'emporte par un rapport de force ... armes à la main.
D'un point de vue humain, cette vision est très pessimiste : seule la violence permet de s'en tirer dans un monde pareil. Pas de place pour la négociation, pas de place pour la discussion, les votes, les assemblées de citoyens (comme on peut le voir dans Le Fléau par exemple). Et la tyrannie rickienne d'être réinstaurée, à tel point qu'il prend la décision tout seul de prendre les armes contre le groupe de bandits qui harcèlent la communauté commerçante qu'ils rencontrent (tome 16), en échange de nourriture.
Le tome 16 est un tome important. A voir ce que va donner la suite, mais je ne doute pas que le scénariste sera capable de s'engouffrer dans la brèche qu'il vient d'ouvrir, c'est-à-dire celle de la reconstruction. Reconstruction d'une macrocivilisation basée sur le commerce et les rivalités (parce que la vie n'est pas pépère-le-chat, n'est-il pas ?) au moyen de petites communautés dispersées autour de Washington. La thématique de la reconstruction étant ma favorite dans le postapo, je ne vous cache pas mon impatience de découvrir la suite.
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