N'ayant jamais été avare en critiques envers ce comic book à mon avis grandement surévalué, je ne pensais jamais arriver à en louer les mérites de manière aussi catégorique, mais l'honnêteté me pousse à reconnaître que ce huitième tome ("Made to Suffer" en version originale) est un vrai chef d’œuvre. Que cela soit du fait de l'extrémisme d'un scénario qui sacrifie de nombreux personnages "principaux" dans la saga sans en faire tout un plat, ou bien de l'excellence de la narration qui joue entre plusieurs fils et ménage un suspens infernal, sans parler cette fois d'un découpage d'une redoutable efficacité, tout concourt à asphyxier le lecteur par une succession de scènes fortes, voire traumatisantes. Kirkman et Adlard semblent donc être arrivés exactement là où ils le souhaitaient, et parviennent finalement à justifier bien des circonvolutions pesantes qu'on leur a reprochées dans les précédents tomes : la morale, implacable, de "Walking Dead" (l'homme est un loup pour l'homme, ou quelque chose du genre) nous explose à la figure, et on n'en sort pas indemne. Le seul reproche que je puisse imaginer faire à ce livre exceptionnel, c'est de se conclure par "A Suivre", alors que le mot "Fin" aurait permis à "The Walking Dead" de se clore dans une remarquable apothéose. [Critique écrite en 2014]