Depuis deux semaines, un « Mur » de ténèbres, visible depuis la terre, est apparu autour de Saturne. L’escadrille Purgatory est formée de gibiers de potence, à qui on a laissé une deuxième chance à condition de remplir des missions dangereuses. L’United Earthes Force charge cette équipe de percer les secrets de ce « Mur » sphérique de 3 milliards de kilomètres de diamètre.
C’est en participant à un comité de lecteurs de BD de science-fiction, il y a quelques semaines, que j’ai entendu pour la première fois le nom de Bajram (n’ayant quasiment plus lu de bande dessinée entre 1994 et 2010). L’un des participants avait fait une référence à cet auteur en le portant au pinacle. C’est pour cette raison que, intrigué, j’ai googlisé son nom et que j’ai décidé de lire l’une de ses œuvres majeures « Universal War One », afin de me faire ma propre opinion. Et là, je n’ai vraiment pas été déçu.
Commençant comme une guerre dans les étoiles, l’action s’oriente assez rapidement vers une histoire d’aventure de science-fiction, axée sur les théories savantes du voyage dans le temps. Ces paradoxes temporels donnent une certaine originalité à la fresque imaginée par Bajram. Même si je ne suis pas scientifique, j’ai trouvé accessibles ses explications sur le continuum espace-temps qui serait comme un tout cohérent. En fait, il s’avère qu’aucun personnage ne modifie quoi que ce soit, que tout est déjà écrit.
Scénariste, dessinateur, coloriste, Denis Bajram est un auteur accompli sur ces 6 albums rassemblés en une intégrale. Je dois avouer que l’histoire m’a bluffé tout au long de la lecture de ces tomes. A certains moments, j’ai lu des scènes qui n’ont eu échos que bien plus tard dans la bande dessinée. Cela démontre, que dès le départ tout a bien été pensé et tout est construit autour d’un fil directeur défini, très intéressant par ailleurs. Bajram, va même jusqu’à créer des introductions (extraits de la bible de Canaan) basées sur la bible, en lien avec l’histoire et prenant tout leur sens lors de la conclusion. A mon sens, le gros point noir de cette œuvre est peut-être la fin trop précipitée et un peu bancale. Mais je vous en laisse la surprise.
Le coup de crayon de l’auteur, est assez réaliste et plutôt agréable, il met assez bien en valeur les incursions spatiales de nos héros. En parlant des protagonistes, ils sont très caricaturaux surtout dans les 2 premiers tomes pour évoluer et prendre du relief dans les suivants. De manière générale, la mise en page soignée et des pleines pages magnifiques, s’adaptent pleinement au rythme du récit. Les couleurs, assez sombres, sont cohérentes avec l’histoire.
Initié en 1997, cette série aura mis 9 ans pour se conclure puisque le dernier tome est paru en 2006. Chaque album se terminait sur un cliffhanger, donnant envie de lire la suite. D’où l’intérêt de lire une BD intégrale ce qui permet de ne pas être trop frustré par l’attente de nombreux mois avant de connaître le reste de l’histoire, il suffit juste de tourner les pages. L’histoire plait même au-delà de nos frontières puisque Universal War One a été édité par Marvel.
L’auteur a signifié son intention de donner 2 suites de 6 tomes chacun à l’instar de cette première histoire. Il a d’ailleurs écrit la trame des 2ème et 3ème cycles en même temps que le 1er. A deux reprises, il a essayé de confier la suite à d’autres dessinateurs mais sans réussir à le convaincre, malgré la qualité du travail fournis. De son propre aveu, il s’est aperçu que l’empreinte qu’il avait imprimé sur Universal War One était tellement forte que seul lui était capable de reprendre le flambeau. Les 3 premiers tomes de Universal War 2 ont déjà étaient édités mais cette fois-ci chez casterman.
Version illustrée : http://www.artefact-blog-bd.com/integrale/universal-war-one/