J’étais plein d’espoir à l’achat de cette intégrale. Le titre était intriguant, on abordait de la SF spatiale, ce qui est somme toute une denrée rare en bande dessinée, et surtout les illustrations des couvertures que je voyais au gré des parutions étaient particulièrement réussies. C’est donc plein d’entrain que j’ai commencé la lecture des six tomes de ce cycle… et à bout de souffle que je les ai terminé !
Sur les deux premiers volumes ça se passe plutôt bien même si globalement la forme prime sur le fond. En effet le dessin est agréable, la mise en page soignée et les introductions sur fond de références biblique ne sont pas dénuées d’intérêts, à défaut d’être originales. (Note pour plus tard faire faire une (longue) liste des œuvres citant la Bible !) Le contraste surtout est intéressant, entre une époque terrestre antique et une nouvelle ère cosmique, laissant entrevoir l’éventuelle continuité de la religion au-delà de la planète…
En comparaison l’histoire s’en sort un peu moins bien avec une description partielle voire tronquée de cet univers futuriste et une présentation de protagonistes un peu caricaturaux. Ce manque de subtilité sera d’ailleurs une faiblesse récurrente à l’ensemble de cette saga qui manque de finesse dans de nombreux domaines. Mais l’intrigue est bien amenée avec l’apparition de ce mur et les mystères qu’il renferme du coup on passe les premières planches sans déplaisirs.
Ça commence à se gâter avec les deux tomes suivants lorsque sont introduites ces histoires de boucles temporelles. Un voyage dans le temps, pourquoi pas mais partir sur un mille feuilles de continuum espace-temps c’est un peu indigeste. Il faut dire que je ne suis pas très fan de tout ce qui est voyage dans le temps, cela me pose des problèmes de cohérence et en plus c’est souvent très abstrait, régulièrement imaginé pour pallier une faiblesse scénaristique.
Le truc avec le temps c'est qu'il s'agit d'une notion, cela n’existe pas en soi. Il faut dès lors que la conception de ce dernier soit particulièrement détaillée avec des caractéristiques très précises pour que l’on puisse correctement en comprendre les principes faute de quoi il ne s’agit que de complexifier une histoire à moindre frais. Or ici, le scénario imaginé prend la forme de boucles qui se transforment en twists au gré de l'histoire, modifiant régulièrement les règles. Cela rend ardue la compréhension de l'ensemble et c’est d’autant plus pénible que l’on est dans une surenchère de boucles qui lassent à force de rebondissements.
Quant à la conclusion elle est difficilement supportable. L'auteur part sur une critique du capitalisme absolument affligeante doublée d'une improbable incohérence du comportement des protagonistes. L'exemple de Mario est particulièrement éloquent, il n'y a aucune logique dans ses actions. Et puis ce qui était des références bibliques virent au mysticisme à la limite du grotesque.
Deux opus corrects, les deux suivants moyens les deux derniers décevants, au final cela donne la moyenne mais laisse circonspect
pour le UW2 annoncé en fin d’année. A voir si Denis Bajram trouve les moyens de se renouveler.