Fuyumi Soryo a fait un choix : nous faire connaître un Cesare éloigné des représentations habituelles. Il s'agit donc de fournir une image, la plus fidèle possible, de Cesare, de réhabiliter le jeune Borgia. Pour cela, Motoaki Hara prête main forte à l'auteur. C'est un spécialiste de la littérature et de l’histoire italiennes et qui s’est attelé à la traduction japonaise de La Divine Comédie de Dante.
Ce duo complémentaire produit un travail d'une très grande qualité. Cela se retrouve non seulement à travers les planches mais aussi en fin de volume, où on trouve de nombreuses références bibliographiques, des explications concernant différentes termes, sur tel ou tel élément de la Renaissance, l'architecture... Un travail très fouillé en somme, en lien direct avec le projet des auteurs. Ajoutons aussi des échanges intéressants sur le monde à cette période, la littérature (la Divine Comédie notamment), de grandes figures qui apparaissent.
Ce manga est comme un cours d'histoire vivant. Même sans être spécialiste de la période on saisit les enjeux du moment, comment Cesare doit manier virtu et fortuna pour avancer vers les ambitions qui sont les siennes.
Le dessin des personnages laissera par moments transparaître un côté "shojo" qui ne plaira pas forcément. Mais c'est vraiment peu de choses par rapport à tout ce qui s'offre à nous au fil des pages.