La défunte revue Manga Erotics F a prépublié quelques-uns des mangas que je tiens en haute estime (la Fille de la Plage, Litchi Hikari Club…) et je ne désespère pas que d’autres arrivent un jour en VF. Alors quand Utsubora a été annoncé par Akata mon biais pro-Manga Erotics F m’a poussé à prendre le premier tome (sur les deux que compte le manga). Les biais sont-ils de bons outils de choix ?
La réponse, dans le cas présent, est oui. Utsubora a quelque chose d’hypnotique. Plus précisément, la manière dont Asumiko Nakamura rend la pupille et l’iris de plusieurs personnages féminins possède ce je ne sais quoi d’attirant : comme si nous étions face à un trou noir qui attire tout à lui ou que nous nous apprêtions à passer à la vitesse lumière (version Star Wars). C’est la première fois que je vois une telle manière de procéder, et j’en ai été bluffé.
Non pas que le reste soit secondaire. L’intrigue qui se joue autour d’une mort à élucider, d’une personne (au moins) qui n’est peut-être pas ce qu’elle prétend être, d’amours interdits, de l’inspiration et du plagiat… il y a dans ces pages quelque chose qui m’évoque Dans l’intimité de Marie, Saturn Return et F - the perfect insider (en espérant qu’Utsubora soit meilleur que cet anime).
Le découpage est bien exécuté, et d’une planche à l’autre j’ai l’impression de voir les cases se décomposer pour être réagencées sur la planche suivante. Pour mieux suivre les personnages que nous observons. Je confesse quand même avoir en de rares endroits eu du mal à suivre le bon enchaînement des bulles (la traduction/adaptation est assurée par Miyako Slocombe) et à m’être fait piéger par un fourbe retour dans le passé.
Et puis que serait Utsubora sans les jumelles (?) Aki et Sakura. Aki justement qui avec son aspect filiforme, son cou découvert, ses longs cheveux a tout pour vous faire tourner la tête. Un charme haut de gamme qui vous prend dans ses griffes, pour une douce étreinte ? Rien n’est moins sûr…